Les places financières nerveuses avant le sommet de l’UE sur la Grèce

photo_1265888734004-1-1.jpg
évrier 2010 (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[11/02/2010 11:48:25] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Les places financières étaient à fleur de peau jeudi, espérant un accord lors de la réunion des dirigeants de l’Union européenne (UE) sur un éventuel plan de secours à la Grèce, en pleine débâcle budgétaire.

Les Bourses européennes étaient dans le vert malgré l’incertitude sur la forme et l’étendue d’une aide éventuelle. L’euro regagnait un peu de terrain par rapport au dollar dans un marché très fébrile, et le pétrole évoluait à la hausse.

Alors que les marchés financiers s’interrogent sur la capacité du pays, qui croule sous les déficits, à pouvoir rembourser ses emprunts, les dirigeants entendent se dire prêts à soutenir la Grèce.

La pression se relâchait légèrement sur les obligations grecques, attestant d’un certain soulagement des marchés et d’un arrêt de la spéculation sur les obligations grecques.

A 12H00 (11H00 GMT), le rendement de l’obligation grecque à 10 ans s’établissait à 5,912% contre 6,004% la veille vers 17H00 GMT.

Le différentiel avec le Bund allemand à dix ans, qui sert de référence sur le marché, évoluait autour de 265 points de base contre 324 points mardi soir.

Les Bourses européennes ont de leur côté passé la matinée dans le vert. A 10H45 GMT, le Footsie de Londres gagnait 0,89%, le CAC 4O 0,59%, et le Dax de Francfort s’adjugeait 0,23%.

“Les courtiers vont avoir les yeux rivés sur l’Europe aujourd’hui, tandis qu’ils espèrent un sauvetage de la Grèce”, note Arifa Sheikh-Usmani de Spreadex.

“Attention au risque de déception, le marché attend beaucoup d?un effet d?annonce” lors de cette réunion à Bruxelles, met toutefois en garde Franklin Pichard, de Barclays.

Les analystes redoutent une réaction superficielle des marchés, alors que seuls des principes généraux devraient être annoncés jeudi. Le détail des mesures techniques devra attendre lundi, après la réunion de l’Eurogroupe qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro.

L’euro poursuivait son petit rebond, tout en restant sous les 1,38 dollars.

“Le marché (des devises) a acheté (des euros) à tour de bras en faisant le pari d’une aide de l’Allemagne à la Grèce, et éventuellement de la France et d’autres pays”, expliquait David Keeble, économiste chez Calyon.

Vers 10H30 GMT, l’euro valait 1,3759 dollar contre 1,3732 dollar mercredi vers 22H00 GMT. L’euro grimpait aussi face au yen, à 123,63 yens contre 123,51 yens mercredi soir.

Le mouvement de baisse de la devise européenne par rapport au dollar observé ces dernières semaines “devrait s?inverser avec la diminution des inquiétudes centrées sur +l’Euroland+ et ses membres réputés les plus faibles”, selon la note d’Aurel.

Les investisseurs n’avaient d’yeux que pour Bruxelles et n’ont pas prêté grande importance aux mauvaises nouvelles en provenance d’Espagne, dont le PIB a essuyé un repli de 0,1% au quatrième trimestre, selon les données provisoires de l’Institut national de la statistique (Ine) publiés jeudi.

Le pétrole entamait quant à lui une quatrième séance de rebond jeudi, profitant également d’une révision à la hausse des perspectives de demande pétrolière par l’Agence internationale de l’énergie.

Vers 11H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gangait 53 cents. A la même heure, le baril de “brut léger texan” (WTI) pour la même échéance prenait 40 cents à 74,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).