[13/01/2010 13:59:37] WIESBADEN (Allemagne) (AFP)
ère allemande Angela Merkel à Berlin le 20 novembre 2009 (Photo : Michael Gottschalk) |
L’Allemagne a accusé un recul de 5% de son produit intérieur brut en 2009, la plus grave récession du pays depuis l’après-guerre, selon un chiffre provisoire diffusé mercredi par l’Office des statistiques Destatis.
Le résultat est conforme aux prévisions du gouvernement. En 2008, la première économie européenne avait affiché une croissance de 1,3%, rappelle l’Office.
“Le recul de l’économie a eu lieu essentiellement pendant la période hivernale de fin 2008/début 2009”, a souligné le président de l’office Roderich Egeler lors d’une conférence de presse. La conjoncture s’est ensuite “stabilisée à son bas niveau”.
La violence de la crise se lit dans les chiffres: les exportations, point fort traditionnel du pays, se sont effondrées de 14,7% sur un an, les investissements industriels de 20%, détaille l’Office.
Si la récession a battu son plein dans l’industrie, le bâtiment, aidé par le plan de relance du gouvernement, a limité la casse (-0,7%) et la consommation des ménages, dopée de son côté par la prime à la casse pour l’achat d’une voiture neuve, s’est avérée être le seul soutien de l’économie (+0,4%).
Le ministre de l’Economie Rainer Brüderle s’est voulu encourageant, estimant que le pire est désormais passé. “Il est particulièrement réjouissant que le marché du travail soit resté étonnement résistant”, a-t-il dit dans un communiqué.
üderle (G) au Bundestag le 11 novembre 2009 à Berlin (Photo : John Macdougall) |
Le nombre d’actifs s’est élevé à 40,2 millions de personnes en moyenne l’an passé, soit une baisse de 0,1% ou 37.000 personnes par rapport à l’année précédente, selon Destatis. Berlin a facilité le recours au chômage partiel pour les entreprises qui en ont largement fait usage.
Pour le ministre, il s’agit à présent de faire en sorte “d’accélérer la croissance de l’économie et de poser les bases lui permettant de croître de manière Autonome”.
Berlin doit présenter de nouvelles prévisions le 27 janvier. Jusqu’ici, il a dit miser sur une croissance de 1,2% cette année, un pronostic jugé conservateur par de nombreux économistes.
“Nous pensons que l’Allemagne sera le moteur de croissance de l’Europe” cette année, essentiellement grâce à un retour en grâce des exportations ravivées par la reprise de la demande mondiale, estime Carsten Brzeski, économiste chez ING. Il mise sur une croissance de 2%.
En matière de finances publiques, l’Allemagne a affiché un déficit de 3,2% du PIB pour 2009, dépassant les limites fixées par le Pacte de stabilité et de croissance. Le pays fait toutefois mieux que la plupart des autres pays de la zone euro, et ce malgré les programmes conséquents de relance mis en place par le gouvernement, souligne l’expert.
En 2008, le pays avait présenté des finances à l’équilibre, et l’année précédente un léger excédent.
Pour cette année, le ministère des Finances a prévenu que le déficit continuerait à déraper, à plus de 5% du PIB. Le nouveau gouvernement de centre-droit, en place depuis octobre, a décidé de privilégier à court terme le soutien de la demande et de la croissance, notamment par le biais de baisses d’impôts.