Standard & Poor’s relève la perspective de la Russie et veut croire à l’embellie

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éfié près de Korsakov, sur l’île de Sakhaline (Russie), le 17 février 2009 (Photo : Natalia Kolesnikova)

[21/12/2009 16:36:57] MOSCOU (AFP) L’agence de notation financière Standard and Poor’s a relevé lundi la perspective de la note souveraine de la Russie de “négative” à “stable”, affichant sa foi en une embellie plus rapide que prévu dans le pays, à la faveur de la hausse des cours du pétrole.

Elle a par ailleurs confirmé dans un communiqué les notes de dette à long terme en monnaie étrangère et locale, à respectivement “BBB/A-3” et “BBB/A-2”.

“Nous nous attendons à ce que la performance en matière de budget et de comptes courants de la Russie s’améliore progressivement, grâce à la stabilisation des termes de l’échange de la Russie et à l’engagement à consolider la position fiscale dans les prochaines années qu’affichent les autorités”, déclare Franck Gill, analyste de l’agence, cité dans le communiqué.

C’est la première fois que l’agence relève la perspective de la Russie depuis le 8 décembre 2008, date à laquelle elle avait abaissé d’un cran la note souveraine et l’avait assortie d’une perspective négative.

A l’époque, elle avait jugé que le pays, durement touché par la crise économique et financière mondiale, notamment en raison de la chute des cours mondiaux des hydrocarbures, risquait d’éprouver des difficultés à honorer ses dettes en raison des fuites de capitaux et de la baisse rapide de ses réserves.

Mais depuis, les cours du pétrole ont nettement remonté, à près de 75 dollars le baril, favorisant la reprise économique dans ce pays très dépendant de ses ventes d’hydrocarbures à l’étranger – qui représentent 60% du total de ses exportations.

“Nous prévoyons que la prévision initiale de déficit budgétaire du gouvernement de 8,3% du Produit intérieur brut (PIB) pour 2009 s’avèrera inférieure à ce qui était prévu d’au moins 1-2% de PIB”, estime ainsi SP.

Fin novembre, le ministre russe des Finances Alexeï Koudrine a indiqué que le gouvernement avait revu à la baisse sa prévision, à 6,9% du PIB.

“Par ailleurs, les pronostics de déficit pour 2010 et 2011, de 7,5% et 4,3% du PIB respectivement, sont basés sur des prévisions conservatrices sur le prix du pétrole, de 59 dollars le baril, et devraient aussi être inférieurs de plusieurs points de pourcentage du PIB”, ajoute l’agence, qui dit s’attendre à ce que le budget russe revienne dans le vert “d’ici 2012”, à condition que le brut ne reflue pas sous les 60 dollars le baril.

Les autorités russes jugent que le pays a commencé à émerger de la crise au troisième trimestre.

En novembre, le PIB a nettement ralenti sa baisse, reculant de 3,8% sur un an, contre 8,1% en octobre, selon des estimations du ministère du Développement économique.

Début décembre, le Premier ministre Vladimir Poutine a indiqué que la baisse du PIB en 2009 serait comprise entre 8,5 et 8,7%.

Toutefois, SP met en garde contre la forte sensibilité du pays aux prix du brut, et souligne que les niveaux de productivité, aussi bien dans les secteurs des matières premières que dans les autres, “restent parmi les plus faibles en Europe”.

La production industrielle russe a augmenté de 1,5% en novembre, une première depuis un an, en raison essentiellement d’un effet de base. Mais signe que le tableau reste toujours sombre, cet indicateur a enregistré sur les onze premiers mois de 2009 une chute de 12% sur un an.

Dans son communiqué, l’agence de notation prévient que la perspective du pays pourrait de nouveau être dégradée “si les autorités échouent à mettre en oeuvre un contrôle strict des dépenses lors du prochain exercice budgétaire”.