Les producteurs de foie gras bulgares et hongrois ont fait face à la crise

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ère dans une usine de foie gras, le 24 novembre 2009 près de Plovdiv en Bulgarie. (Photo : Dimitar Dilkoff)

[12/12/2009 08:53:58] PLOVDIV (Bulgarie) (AFP) Grâce notamment à une main d’oeuvre bon marché, les producteurs de foie gras de Bulgarie et de Hongrie, principaux fournisseurs étrangers du marché français, ont fait face à la crise économique et voient arriver avec confiance la période des fêtes de fin d’année.

“La crise des céréales provoquée par la sécheresse en 2007-2008 nous a plus touchés que l’actuelle crise financière mondiale. Après une baisse en 2008, la production a redémarré en 2009”, se félicite Boris Stoïmenov, président de l’Union des producteurs bulgares de volaille.

Deuxième producteur de foie gras de canard après la France, la Bulgarie table sur une production de 2.100 à 2.200 tonnes cette année contre 2.006 tonnes en 2008 et 2.214 tonnes en 2007.

La Hongrie, deuxième producteur mondial tous types de foies confondus avec environ 2.600 tonnes par an, profite en outre de sa position de quasi-monopole du foie gras d’oie avec 1.800 tonnes par an, selon les chiffres officiels.

En France l’élevage de l’oie grasse a été quasiment délaissé, car demandant plus de temps et de moyens que celui du canard, selon les experts.

Pour Jozsef Magyar, PDG de la société Hungerit, “le secteur ne se porte pas trop mal (en Hongrie) car, en dépit d’un premier semestre moins bon, les acheteurs occidentaux commencent à revenir”.

“Les deux pays ont des avantages rendant leur prix de revient intéressant”, souligne un expert en Bulgarie. Main d’oeuvre et aliments y sont moins chers et on y investit moins dans les infrastructures d’élevage, gavage et abattage.

En Bulgarie “nous survivons grâce au coût imbattable de la main d’oeuvre, quatre fois moins chère qu’en France. Notre production a baissé de 30%, mais nous maintenons nos prix, de 3 à 4 euros moins cher par kilo qu’en France”, note Plamen Tchelebiev, propriétaire de Volex, seule société bulgare à assurer toute la chaîne, de la couvaison d’oeufs jusqu’à la production d’une gamme complète de foies.

Le Français Michel Collé, partenaire de Volex, admet qu'”il y a toujours des préjugés” en France sur la qualité. Mais d’après lui, “les inquiétudes, les tabous, les chauvinismes diminuent. Les chaînes d’alimentation s’aperçoivent que la qualité est la même et apprécient la compétitivité”.

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ès de Plovdiv en Bulgarie. (Photo : Dimitar Dilkoff)

Fournisseur de 800 supermarchés en France et Belgique, Willy de Neef, producteur belge en Bulgarie, affirme que “la crise ne le touche pas” et qu’il produit 4 à 5 tonnes de foie frais par semaine. Il fournit “un produit industriel en grand volume, avec une petite marge de bénéfice, pour une clientèle nouvelle” qui a découvert récemment le foie gras bon marché. Grâce aux bas coûts de la main d’oeuvre, son produit est 20 à 25% moins cher qu’en France ou en Belgique.

Autre avantage annoncé des éleveurs bulgares et hongrois: les palmipèdes y ont toujours été gavés en cages collectives, contrairement à la France où les producteurs ont investi dans des cages individuelles coûteuses. Or une directive européenne sur le bien être animal dans les élevages obligera à passer en 2011 aux collectives.

La crise les a enfin encouragés à diversifier leur clientèle -en se tournant vers la Russie, l’Ukraine, les pays arabes et l’Asie du sud-est- et leurs produits: outre le foie, la viande de canard et d’oie est désormais vendue en Europe occidentale et les plumes en Europe et en Asie.