Tunisie – Télécoms : Hatem Bacha, D.C.R.H «On ne part pas de Tunisie Télécom, au contraire, on veut la rejoindre à tout prix»

«On ne part pas de Tunisie Télécom, au contraire, on veut la
rejoindre à tout prix», souligne, avec beaucoup d’assurance,
Hatem Bacha,
directeur central des Ressources Humaines, l’air de dire, on ne renonce pas à
“un cheval gagnant”… Il répond ainsi aux rumeurs qui ont circulé à propos de
départs présumés du personnel pour le nouvel opérateur de la téléphonie mobile
et fixe.

hatem-bacha-1.jpgPour
le directeur central des Ressources de
Tunisie Telecom, il est inconcevable de lâcher un
opérateur historique qui emploie plus que 8.000 personnes et une organisation
qui compte plus de 1.000 emplois fonctionnels pour aller vers l’aventure. Au vu
de la stabilité de l’emploi qu’offre TT, il n’est pas aisé de s’en séparer.
M.Bacha estime qu’il n’y a pas que la stabilité, l’opérateur historique fait
face ” continuellement à des challenges qui ne peuvent être vécus dans une autre
entreprise”… Et dans tous les cas de figure, les employés de Tunisie Télécom
ont toujours été très sollicités et pas seulement de la part de la concurrence
mais également de la part d’autres entreprises: «Certaines compétences rares
dans le domaine des télécommunications travaillant chez TT ont refusé de partir
pour une rémunération plus attrayante», a affirmé Hatem Bacha. Les personnes
attirées par des salaires plus intéressants refusent de partir définitivement,
ils partent donc dans le cadre d’un détachement à l’étranger pour ensuite
revenir au bercail.

Tunisie Télécom s’est engagée depuis trois ans dans une démarche volontariste de
développement afin de consolider sa position de leader sur le marché, affirme
M. Hatem Bacha. Un vaste programme de transformation a été lancé qui vise à
renforcer l’organisation en mettant en place une politique de gestion des
Ressources Humaines adéquate avec le nouveau contexte économique ainsi qu’un
système de motivation basé sur le management par objectif. Le style de
management chez l’opérateur historique a littéralement évolué vers un style
participatif. Et il ne s’agit pas d’incitations salariales, même si selon les
enquêtes menées en ce sens, les salaires des jeunes ingénieurs, cadres et
techniciens chez Tunisie Télécom sont bien positionnés par rapport à certaines
entreprises privées et particulièrement la concurrence. Il s’agit donc du statut
sécuritaire et de la solidité conjugué aux plans de carrière que peut offrir une
entreprise à ses employés, souligne M. Bacha.

Plusieurs programmes de
formation ont été lancés depuis 2008 sous forme de
cursus pour développer les compétences des managers et les doter des meilleurs
outils de management ainsi que les commerciaux et les chefs d’agences
commerciales. Un cursus
Ressources Humaines
a été développé spécialement pour
les cadres opérant au sein de la Direction Centrale des Ressources Humaines et
des 24 Directions Régionales. En plus, pour renforcer sa politique de
fidélisation et de reconnaissance, Tunisie Télécom a inscrit, l’année dernière
une dizaine de ses hauts cadres au programme de formation «Master of Business
Administration
» et compte refaire l’expérience cette année.

Depuis 2008, Tunisie Télécom a recruté 435 jeunes diplômés dont 100 ingénieurs,
130 techniciens supérieurs et 205 maîtrisards. De plus, une centaine de jeunes
ingénieurs et cadres ont été titularisés dans le cadre de la politique de
motivation et fidélisation.

M. Bacha concède que dans le contexte économique actuel, aucune entreprise n’est
à l’abri des départs de ses compétences. La direction générale de Tunisie
Télécom a pris les mesures nécessaires pour limiter ce que l’on pourrait appeler
une hémorragie de compétences.

«Nous restons confiants quant à la fidélité et la loyauté de nos collaborateurs
qui s’investissent sérieusement pour faire évoluer leur entreprise et la
maintenir en tant que leader sur le marché», a terminé Hatem Bacha.

Des responsables syndicaux de Tunisie Télécoms nient l’existence d’un phénomène
de départs spontanés de la compagnie pour la concurrence ou même d’autres
entreprises. “Les rares départs que nous avons observés sont pour l’étranger et
limités dans le temps”, affirment-ils.