Tunisie – Indicateurs : Santé

Par : Tallel

Santé

sect-sante-1.jpgLe
secteur de la
santé figure au cœur des priorités de l’Etat, compte tenu de son
importance primordiale en termes de développement durable et de bien-être
social. Le secteur a connu, depuis le Changement, un développement remarquable
qui a embrassé tous les domaines dans les secteurs public et privé. Il en a
résulté de nombreux acquis.

Amélioration des indicateurs de santé

– Une espérance de vie à la naissance de 74,4%, contre 67,4 ans en 1987 ;

– Un taux de mortalité infantile de 17‰ actuellement contre 51,4‰ en 1985.

– Un taux de mortalité maternelle de l’ordre de 35,5 pour 100 mille naissances
vivantes, contre 69 pour 100 mille naissances vivantes en 1994.

– Un taux d’accès des femmes enceintes à une consultation prénatale de 96%,
contre 72% en 1987 ;

Un taux de couverture des naissances en milieu hospitalier qui a atteint 96% ;

Une amélioration de la couverture médicale pour atteindre 1 médecin pour 865
habitants, contre 1 médecin pour 2110 habitants en 1987.

– Eradication de plusieurs maladies épidémiologiques telles que le choléra, la
bilharziose, la coqueluche, le tétanos congénital et la myopathie (aucun
enregistré depuis 1992), outre la maîtrise de plusieurs autres pathologies comme
la varicelle ou la tuberculose ;

– Accès de plus de 95% de la population aux prestations de santé à moins de 5 Km
de leur domicile.

• Evolution des structures sanitaires dans les secteurs public et privé

Dans le but de rapprocher les prestations de santé de toutes les couches de la
société et d’en assurer la disponibilité dans toutes les régions, les structures
relevant du secteur de la santé se sont considérablement développés durant les
vingt dernières années. Le nombre d’hôpitaux, centres et instituts
hospitalo-universitaires est ainsi passé de 20 à 23, celui des hôpitaux
régionaux de 22 à 33, celui des centres de santé de base de 1.359 à 2.085 et le
nombre de lits dans les hôpitaux de 16.400 en 1987 à 18.851 en 2008.

Les structures de santé relevant du secteur privé se sont elles aussi
développées, le nombre de cliniques et centres de soins spécialisés passant de
28 en 1987 à 116 en 2008 et celui de la capacité d’hospitalisation de 796 à 2747
lits.

Afin de promouvoir l’exportation des services de santé, un décret a été en outre
promulgué en 2001 pour la création de structures sanitaires privées réservées
exclusivement aux non résidents, suivi d’un texte portant exonération de la taxe
sur la valeur ajoutée pour les malades non résidents (2005).

Par ailleurs, un ensemble de mesures avant-gardistes ont été décidées par le
Chef de l’Etat le 5 septembre 2008 pour la promotion de l’exportation des
services de santé.

• Le développement des services et des programmes préventifs

Les efforts dans le domaine des soins préventifs se sont poursuivis à travers le
développement des prestations des services de santé et l’élargissement de la
gamme des programmes préventifs, en particulier dans les domaines de l’hygiène
du milieu et la protection de l’environnement, la médecine scolaire et
universitaire et les soins de santé de base.

D’autre part, et afin de réduire le taux de mortalité maternelle et de
développer le concept de santé reproductive à la faveur des progrès des sciences
médicales aux plans tant national qu’international, il a été procédé, en 2001, à
la mise en place d’une stratégie ayant pour objectif la réduction du taux de la
mortalité maternelle, l’organisation du traitement de l’infertilité et
l’assistance aux couples pour procréer, dans le cadre du respect des valeurs de
la société et de l’éthique médicale.

Un centre national de pharmacovigilance a été également créé (1993) afin de
limiter l’abus de recours aux
médicaments et une loi promulguée (1998) pour
lutter contre le
tabagisme. Il en va de même pour la création d’une agence
nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits (1999), du
Centre national antidopage (2001), de l’Observatoire national des maladies
émergentes et ré-émergentes (2008) et d’une unité de gestion par objectif pour
la promotion de la santé mentale (2008).

• L’amélioration de la performance des structures sanitaires publiques

Afin de rapprocher les services du citoyen et améliorer l’équilibre régional et
l’efficience des structures sanitaires publiques, des programmes spécifiques ont
été mis en place à cet effet, dont le projet «population et santé familiale» qui
se distingue par l’amélioration de la couverture du pays en centres de santé de
base, le renforcement du plateau technique des hôpitaux de circonscription et
des maternités périphériques, le projet d’«appui à la réforme de la gestion
hospitalière», le développement des urgences médicales et la généralisation des
unités d’hémodialyse dans toutes les régions, de manière à en porter le nombre à
32, avec une capacité d’accueil de 404 appareils d’hémodialyse.

Il a été en outre procédé, dans le cadre de cette même approche, à la création
de pôles inter-régionaux dans certaines spécialités telle que la santé
maternelle et infantile à Béja, Kasserine, Monastir et Kairouan, et de la
psychiatrie à Jendouba, Gabès et Gafsa, outre l’engagement de la réalisation
d’autres centres spécialisés en cardiologie et en cancérologie à Jendouba, Gabès
et Gafsa.

Développement de la médecine de pointe

Dans le cadre de la démarche relative à la réalisation de l’autosuffisance dans
les diverses disciplines médicales et de réduire autant que possible l’envoi de
patients à l’étranger à des fins de soins (une centaine de patients par an
actuellement, contre1152 en 1987), et afin de faire de la Tunisie un pôle
d’exportation des services de santé, les résultats obtenus en matière de
développement de la médecine de pointe ont consisté en :

– la création de plusieurs structures et services à l’instar du Centre national
de promotion de la greffe d’organes, du Centre national de greffe de la moelle
osseuse, du Centre de médecine d’urgence de traumatologie et des grands brûlés à
Ben Arous, du Centre de néonatalogie à Monastir, du Centre national de
transfusion sanguine, du Laboratoire national de contrôle des médicaments, du
Service de chirurgie thoracique à l’Ariana, du Service de chirurgie
cardiovasculaire à la Rabta, outre les services de néonatalogie à Tunis, Sousse
et Sfax, les services de carcinologie à Sousse et Sfax et le service des
maladies héréditaires et génétiques à l’hôpital Charles Nicolle à Tunis.
– Le développement de l’activité de greffe d’organes de façon évolutive (cornée,
reins, cœur, foie, moelle osseuse, membres…).

– L’introduction de nouvelles technologies médicales et techniques de pointe
grâce aux compétences médicales nationales et leur coopération efficace avec les
équipes médicales étrangères;

– Le développement de la production locale des médicaments sur le plan
quantitatif et qualitatif, ce qui a permis de couvrir 49% des besoins du pays en
médicaments contre 7% seulement en 1987.

– Le renforcement des moyens techniques et humains dans le domaine de la
sécurité transfusionnelle du sang et de ses dérivés.

Il a été aussi procédé, depuis, le Changement, au renforcement des équipements
médicaux lourds (Scanners, imagerie par IRM et autres).

Promotion des ressources humaines

Les efforts se sont conjugués, depuis le Changement, en vue de promouvoir les
ressources humaines des secteurs public et privé. Le nombre de médecins est
ainsi passé de 1800 en 1987 à 12 mille en 2008, celui des dentistes de 320 à
2.400 et celui des pharmaciens de 700 à 3050, sans compter la progression des
effectifs de cardes paramédicaux, au cours de la même période, de 20.300 à
41.000.

Les médecins spécialistes représentent 48% de l’ensemble des médecins.

En 1995, des encouragements spécifiques ont été institués au profit des médecins
spécialistes tunisiens désireux de travailler dans le secteur public dans des
régions classées prioritaires. D’autres mesures incitatives s’y ont ajoutées en
2008. Un nouveau programme de recyclage des cadres de santé a été en outre mis
en œuvre des les domaines de la gestion, de l’économie de santé et de
l’évaluation, en partenariat avec l’Ecole nationale d’administration.

Réforme du financement du secteur de la santé

Il y a lieu de citer, à ce propos :

L’augmentation de la participation des caisses de sécurité sociale au budget du
ministère de la santé publique (depuis 1995).

La rationalisation de la contribution des usagers des établissements de santé
publics au coût des prestations de santé afin de l’adapter à l’évolution du coût
de soins ;

– La prise en charge par les caisses de sécurité sociale des frais de soins de
certaines maladies et certaines explorations médicales (depuis 1996) des
affiliés dans le secteur privé dans le cadre de protocoles d’accord bilatéraux.

– La prise en charge par les caisses de sécurité sociale des frais de soins de
leurs affiliés dans le secteur public dans le cadre d’un processus de
facturation mis en place en première étape dans les hôpitaux universitaires
(depuis 1996) puis dans les hôpitaux régionaux (depuis 1999).

– La révision des conditions d’octroi des cartes de soins et du bénéfice des
tarifs réduits et de la gratuité des soins dans les structures sanitaires
publiques (au cours de l’année 1998).

– Le renforcement du budget du ministère de la santé publique qui passe de 188
millions de dinars en 1987 à 1.317 MDT en 2009.

A la faveur de l’intérêt constant porté au développement de secteur de la santé
publique, la Tunisie a pu réaliser des performances très remarquées en la
matière, ce qui lui a valu de se voir décerner, en 1996, la médaille d’or «Santé
pour tous» de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en la personne du
Président Zine El Abidine Ben Ali.

Il convient aussi de relever que la Tunisie est l’un des rares pays qui ont
réalisé l’objectif «Santé pour tous avant la fin de l’année 2000», tel que
recommandé par l’OMS.

(Source : ministère de la Santé publique)