Bonus : le président de Barclays craint une application inégale des règles

[19/10/2009 11:06:08] LONDRES (AFP)

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à Londres le 26 janvier 2009 (Photo : Shaun Curry)

Le président de la banque britannique Barclays, Marcus Agius, redoute qu’une application inégale des nouvelles règles sur les bonus ou les obligations de capital dans les banques ne nuise aux banques britanniques, explique-t-il dans une interview au Financial Times lundi.

M. Agius voit ainsi un “risque réel de choix en fonction de la régulation”, en faveur de pays, comme les Etats-Unis, où les nouvelles obligations seraient appliquées de manière plus souple.

“Les mêmes principes s’appliqueront de manière différente sur les différents marchés de capitaux, avec des résultats différents”, assure-t-il, notant que “le système financier est mondial, fongible”. “Je suis très anxieux qu’il y ait un niveau de jeu égal”, note-t-il.

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ésident de la banque britannique Barclays, le 28 janvier 2009 à Davos (Photo : Pierre Verdy)

Il s’inquiète ainsi que la règle selon laquelle les bonus devraient être étalés sur trois ans “fasse l’objet d’interprétations différentes”. “La City ne profiterait certainement pas de paris sur la régulation”, observe-t-il.

La réserve fédérale américaine a déjà indiqué, rappelle le Financial Times, qu’elle voyait la recommandation du G20 d’étaler le versement de 40 à 60% des bonus comme “un exemple” plutôt qu’une obligation.

M. Agius met aussi en garde contre des règles de capital trop rigides: “Tant que les banques ne sont pas nationalisées et fonctionnent comme des entreprises commerciales, elles doivent avoir suffisamment de retours sur investissement pour satisfaire leurs actionnaires”, explique-t-il. “Sinon, la prochaine fois que le système bancaire voudra du capital, il ne l’obtiendra pas si les nouveaux investisseurs potentiels n’en voient pas l’intérêt”, ajoute-t-il.

Il remarque que sinon, “l’une des conséquences sera que le crédit deviendra plus cher, et cela n’amènera pas au retour de la croissance économique dans le monde”.