Tunisie – Entreprises : Quand des sous-traitants tunisiens se rébiffent!

Par : Tallel

Quand des sous-traitants tunisiens se rébiffent!

Dans un article daté du mercredi 13 octobre 2009

, signé RENAUD LECADRE,
on apprend que les entreprises Carrefour France et Camaïeu, ‘’ont été
condamnées en Tunisie pour s’être débarrassées de leurs petites mains’’.

En effet, après Chakib Nouira, c’est Abdelhamid Ben Abdallah, un
sous-traitant tunisien qui aurait réussi à faire ‘’condamner Carrefour et
Camaïeu pour rupture abusive de contrat’’. Selon l’auteur de l’article, la
mondialisation n’aurait pas que des côtés négatifs, car maintenant «des
entreprises des pays en voie de développement ne se laissent plus faire et
peuvent obtenir réparation. Cela pourrait donner des idées à d’autres, dans
d’autre pays
», écrit-il.

Explication : «Carrefour sous-traitait la fabrication de jeans à Abdelhamid
Ben Abdallah depuis 1992. En 1998, le distributeur français explique à son
sous-traitant tunisien qu’il n’y a plus besoin de contrat formel entre eux.
Ils continuent à la bonne franquette jusqu’en 2002, quand Carrefour décide
tout d’un coup de diviser ses commandes par deux
».

Et c’est là que notre sous-traitant local décide alors d’attaquer la firme
française ‘’pour rupture abusive’’, et ce devant la justice tunisienne.
Encore une fois, un autre bienfait de la mondialisation, puisque la justice
tunisienne aurait estimé être parfaitement compétente d’autant plus «l’objet
du litige, la confection du prêt-à-porter, est exécutable en Tunisie
».

La facture sera très salée pour Carrefour puisqu’elle devra verser la
coquette somme de 32 millions de dinars à Abdelhamid Ben Abdallah. Car pour
la justice tunisienne, le motif affiché de la rupture, à savoir des
‘’retards à la livraison, glissières non-conformes…)’’ n’aurait pas de
«fondement en l’absence de preuve, le manquement n’étant pas de la gravité
prétendue», explique RENAUD LECADRE.

Concernant Camaïeu, c’est fin 2006, en première instance, que l’entreprise à
a été condamnée, elle aussi pour «rupture unilatérale de contrat en
l’absence de motif légitime». En effet, en 2002, la marque de vêtements
aurait ‘’subitement divisé ses commandes par trois’’. Le sous-traitant
tunisien fait alors part de son inquiétude par courrier recommandé. ‘’Pas de
réponse, ou trop tard. Un signe de mépris ? Le tribunal relève en plus que
le fabricant tunisien n’avait pas le droit d’écouler sa marchandise auprès
d’un autre que Camaïeu’’, écrit l’auteur de l’article.

Moralité : Il est évident aujourd’hui que si des sous-traitants locaux
arrivent à faire condamner des firmes du Nord, c’est sans doute parce que
leurs contrats de partenariat ou de sous-traitance avaient été bien ficelés.