Grève du lait : la France en première ligne, suspension de la grève en Europe

[24/09/2009 17:04:19] PARIS (AFP)

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ère de l’Agriculture entre les acteurs de la filière laitière et le ministre Bruno Le Maire, le 24 septembre 2009. (Photo : Pierre Verdy)

Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, poursuivait jeudi ses contacts avec la filière laitière en France et ses homologues européens pour trouver une solution à la crise du lait alors que la confédération européenne des producteurs (EMB) a annoncé dans l’après-midi la suspension de la grève lancée il y a deux semaines.

L’EMB a annoncé la suspension de la grève européenne jusqu’au 5 octobre, date d’une réunion extraordinaire à Bruxelles des ministres européens de l’Agriculture consacrée au lait.

Lors d’un point presse à Paris à l’issue d’une rencontre avec son homologue irlandais Brendan Smith, Bruno Le Maire s’est réjoui: “Nous avons la voie libre pour bâtir une régulation européenne alors qu’il y a quelques jours ou quelques semaines la voie était bloquée”.

Bruno Le Maire a d’ailleurs remercié l’Irlande, l’un des premiers pays européens à s’être rallié au projet de régulation pour le secteur laitier proposé par la France et l’Allemagne. Ce projet est désormais soutenu par 20 des 27 pays de l’Union, représentant ainsi une majorité qualifiée.

La signature mercredi de l’Italie est “une évolution majeure”, selon Bruno Le Maire, de même la tenue le 5 octobre à Bruxelles d’une réunion informelle extraordinaire des ministres européens de l’agriculture. Pour lui, “la France est au centre du jeu”.

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éversent du lait dans un champ en Allemagne, le 24 septembre 2009. (Photo : Axel Schmidt)

Branche de la Coordination rurale, l’Organisation des Producteurs de Lait (OPL), qui avait appelé à la grève du lait en France, souhaitait lever le mouvement mais attendait le feu vert de l’EMB (European Milk Board). Celle-ci avait appelé, le 10 septembre, à la grève au niveau européen.

L’EMB devait se réunir dans l’après-midi à Bruxelles pour décider de la poursuite du mouvement.

Les éleveurs réclament un prix minimum entre 350 et 400 euros les 1.000 litres, contre 260 à 280 euros actuellement en France.

Sur le terrain, l’OPL se dit “bien consciente que des éleveurs faisant la grève depuis 15 jours commencent à s’essouffler”, mais selon Nicolas Coudray, porte-parole de l’OPL, “d’autres producteurs” prennent le relais.

L’OPL reconnaît des “avancées très, très positives” du côté de l’Union européenne. Et sur le plan national, elle s’est dite “satisfaite” des propos du président de la République, qui a souligné jeudi, depuis New York, la nécessité de “se battre pour une nouvelle régulation agricole”.

“C’est toute la politique agricole commune qui doit être rebâtie sur de nouvelles bases”, a affirmé le chef de l’Etat.

L’OPL attend aussi des informations sur les projets de réorganisation de l’interprofession laitière à laquelle elle souhaite participer, ce qui n’est pas le cas actuellement puisque seule la Fédération nationale des Producteurs de Lait (FNPL), branche de la FNSEA, principal syndicat agricole français, y prend part.

De son côté, l’Association des Producteurs laitiers indépendants (APLI), l’autre mouvement qui avait appelé à la grève en France, attendait également la décision de l’EMB. “C’est une grève européenne et la décision d’arrêter doit donc être européenne”, selon Pascal Cousté, porte-parole de l’APLI en Bretagne.

“Ce ne sera d’ailleurs pas un arrêt mais une suspension. Il y a encore des négociations car il y a des pays où les avancées sont moindres (qu’en France) et il faut composer avec tout le monde”, a-t-il ajouté.