USA : signes de reprise même si le BTP montre que l’économie reste fragile

[17/09/2009 17:22:00] WASHINGTON (AFP)

photo_1253202902311-2-1.jpg
à Hayward en Californie (Photo : Justin Sullivan)

Plusieurs indicateurs publiés jeudi ont confirmé que les Etats-Unis étaient engagés sur la voie de la reprise, malgré un recul de la construction de maisons individuelles qui est venu rappeler l’état encore très fragile de la première économie mondiale.

Selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés jeudi par le département du Commerce américain, les mises en chantier de logements et les permis de construire délivrés aux Etats-Unis ont rebondi en août. Mais cette hausse masque un recul du secteur essentiel des maisons individuelles après plusieurs mois de hausse.

En effet, la hausse des permis (+2,7%) par rapport à juillet, tout comme celle des mises en chantier (+1,5%), a été tirée par un bond dans le secteur des habitations collectives, soumis à des mouvements de yo-yo depuis plusieurs mois.

Pour les maisons individuelles, qui représentent plus des trois quarts de la construction de logements du pays, les mises en chantier ont reculé pour la première fois depuis sept mois, de 3,0%. Et le nombre de permis de construire délivrés a reculé de 0,2% sa première baisse après quatre mois de hausses successives à plus de 5,0%.

Notant que le recul des permis est très faible, Ian Shepherdson, de l’institut IHS Global Insight, estime qu’une tendance très nette de hausse est en train d’apparaître dans le secteur des maisons individuelles, bien que le niveau actuel d’activité reste bas.

Pour l’économiste indépendant Joel Naroff, “la lente amélioration du secteur du logement continue”.

“La baisse de l’activité dans le secteur des maisons individuelles pourrait soulever la question de la viabilité de l’amélioration”, estime-t-il, mais malgré cela, le logement, qui a soustrait environ un point de croissance (aux Etats-Unis) pendant les deux ou trois dernières années, pourrait y contribuer à hauteur d’un point” au troisième trimestre.

Le secteur de la construction de logements avait touché le fond en avril. L’immobilier ayant été à l’origine de la crise, il est suivi de près par les économistes. Ceux-ci estiment d’une manière générale qu’aucune reprise viable ne pourra s’installer sans une progression durable de la construction de logements, même si la reprise du secteur s’annonce très longue.

L’activité reste en effet encore très faible: les chiffres du ministère montrent que le nombre de logements en cours de construction est au plus bas depuis 1970, date de la première publication de cette donnée. Et les réserves ne sont guère abondantes: le nombre de chantiers autorisés mais non commencés est lui aussi au plus bas, depuis janvier 1968 au moins.

Il n’empêche, les Etats-Unis se relèvent de leur récession la plus longue depuis 1945, et tout ne va pas changer du jour au lendemain. Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a estimé mardi que la récession était désormais finie, mais a prévenu que l’économie resterait “très faible” pendant un certain temps.

Progressivement, plusieurs indicateurs repassent au vert. Jeudi, l’indice d’activité manufacturière autour de Philadelphie s’est maintenu en terrain positif pour le deuxième mois consécutif, et bien plus que ne l’attendaient les analystes.

Et contre toute attente, le nombre de nouveaux chômeurs inscrits en une semaine est apparu en baisse pour la deuxième semaine d’affilée.

Enfin, la Fed a publié des statistiques montrant que la richesse nette des ménages (leur patrimoine moins leur dette) avait cessé de reculer au deuxième trimestre, pour la première fois depuis l’été 2007.