Grippe H1N1 : les agents de voyages aux petits soins pour leurs clients

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à Paris d’une enseigne du groupe de tourisme, Thomas Cook voyages (Photo : Stephane de Sakutin)

[13/09/2009 11:13:09] PARIS (AFP) Face à la menace du virus H1N1, qui gèle les réservations pour l’hiver, les tour-opérateurs français multiplient les offres d’assurances annulation ou assistance afin de dissiper les angoisses de leurs clients potentiellement grippés.

“La grippe freine indiscutablement les réservations. Les assurances, cela rassure et peut contribuer à les relancer”, résume Jean-Marc Rozé, secrétaire général du Syndicat national des agences de voyages (Snav).

Dans les agences de voyages, les clients hésitent à sortir le chéquier car ils veulent être sûrs d’être remboursés en cas d’annulation de leur voyage pour cause de H1N1 et s’inquiètent des frais engendrés sur leur lieu de vacances en cas de grippe.

“La question n’est pas tellement de partir ou pas, car nos clients savent qu’ils ont autant de chances d’attraper la grippe en restant chez eux dans le Cantal qu’en partant au Guatemala”, assure M. Rozé.

Ni l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ni le site conseil aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères ne déconseillent les voyages pour échapper à la grippe.

Dès le mois d’août, l’Association de tour-opérateurs français (Ceto) a commencé à se réunir avec les représentants des assureurs du tourisme (Europ Assistance, Mondial Assistance, Mutuaide Assistance etc.), et de nombreux voyagistes ont renégocié leurs contrats pour inclure le risque H1N1.

“Les assurances sont désormais remises à niveau, cela peut convaincre ceux qui étaient décidés à partir à passer à l’acte, mais cela ne relance pas forcément le marché”, estime René-Marc Chikli, président du Ceto.

“Tant que la grippe A est le sujet numéro un en France, cela pèsera sur le business”, poursuit-il. Pessimiste, il déplore qu’il “n’y a aucune visibilité sur le marché” pour l’hiver.

En matière d’assurance aussi, c’est le brouillard: les tour-opérateurs ont avancé en ordre dispersé, sans stratégie commune, tant les contrats d’assistance existants divergent en fonction des clauses des assureurs.

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ût 2002 à Paris d’une partie de la façade du siège de la compagnie aérienne française Nouvelles Frontières. (Photo : Jean-Pierre Muller)

Il y a ceux qui font payer à leurs clients un supplément entre 10 et 15 euros pour couvrir le risque H1N1, comme Nouvelles Frontières, TUI France, Look Voyages ou Thomas Cook.

D’autres l’ont intégré dans leur assurance multirisque classique, sans coût additionnel pour les voyageurs, comme Fram, Voyageurs du Monde, le Club Med ou encore Marmara, qui appartient pourtant au même groupe que Nouvelles Frontières et TUI France.

Dans la grande majorité des cas, le client qui contracte le virus H1N1 avant son départ sera remboursé intégralement des frais avancés pour son voyage, sur simple présentation d’un certificat médical attestant de l’infection, à condition d’avoir souscrit une assurance annulation.

Pour l’assurance assistance sur place/rapatriement, c’est plus compliqué: de nombreux assureurs font jouer une clause d’exclusion qui s’applique en cas d’épidémie déclarée dans un pays et rend le remboursement aléatoire.

Et là, tout dépend de la définition de l’épidémie: pour Europ Assistance, la France n’a pas besoin de passer en niveau 6 pour qu’il y ait épidémie. “Pour nous, elle existe déjà dans la mesure où l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décrété la pandémie”, explique son directeur commercial Pascal Briodin.

Libre aux tour-opérateurs de négocier avec les assureurs le “rachat de la clause d’exclusion” ou de faire un geste commercial. Client d’Europ Assistance, Marmara s’est engagé ainsi à rapatrier à ses frais sur ses vols tout client ayant dû différer son retour pour avoir contracté le virus pendant son séjour.