Tunisie – Tourisme de plaisance : Les professionnels revendiquent un allégement des procédures

Le tourisme de plaisance a fait l’objet d’une table ronde organisée, le 21
juillet 2009, par notre confrère Tourisme info. L’intérêt pour cette
branche du tourisme de luxe n’est pas nouveau en Tunisie. On a commencé à
s’y intéresser depuis les années 60-70. Dernière action en date,
l’apparition du nouveau code maritime relatif aux industries nautiques.

Jusqu’ici on peut dire que tout se passe bien. Mais au fond, les
professionnels du secteur dénoncent la rigidité des procédures
administratives et douanières, l’absence de communication entre les
professionnels et l’autorité de tutelle, en l’occurrence le ministère du
Tourisme –d’ailleurs absent de la table ronde bien qu’il y ait été convié.

Amalgame entre commerce et plaisance…

«Les raisons essentielles qui entravent le développement du secteur sont
les freins à l’entrée et la sortie des bateaux mais aussi lors de leur
déplacement d’un port à un autre. Les plaisanciers sont obligés d’attendre
près d’une heure pour obtenir l’autorisation d’entrée ou de sortie. Pour les
Tunisiens qui veulent acquérir un bateau, une enquête policière leur est
réservée et qui peut prendre jusqu’à six mois
», a lancé M. Ahmed
Moutamri, commandant du port de Hammamet.

A l’origine de cet amalgame, une confusion entre le commerce et la
plaisance. Au niveau de l’administration, on continue encore à avoir le même
comportement et pour les bateaux de commerce et pour les bateaux de
plaisance, alors qu’«il faudrait comprendre que les bateaux de plaisance
ne sont autres que des moyens de transport et non des bateaux de commerce
»,
a affirmé M. Moutamri.

Cette réalité a contraint M. Hédi Gharbi, gérant de la société
internationale des sports nautiques et vice-président de la Chambre
syndicale des industries nautiques, à arrêter la fabrication des bateaux. «J’ai
arrêté à cause de l’enquête policière qui dure des mois, au bout desquels il
n’est pas certain que son futur client plaisancier aura son autorisation
d’acquisition du bateau
», a-t-il précisé.

Manque de formation qualifiante…

Un autre aspect touche à la formation du personnel. Le secteur manque encore
de formation qualifiante (diplômante). M. Gharbi a expliqué que ceci nuit à
la profession puisque ce personnel est en relation directe avec le client. «Dans
les hôtels, on apprend aux étrangers à faire de la planche à voile sans
qu’on soit qualifié pour cela alors que la formation existe pour le
personnel des restaurants et des bars, par exemple
», a-t-il ajouté.

A vrai dire, il s’agit d’un manque de communication entre les professionnels
du secteur et l’autorité de tutelle. Le tourisme de plaisance est un secteur
qui promet un bel avenir en Tunisie. On compte actuellement sept ports de
plaisance. Ce tourisme de luxe devrait être non seulement sauvegardé mais
développé davantage, puisque son chiffre d’affaires annuel est estimé à 60
millions de dinars. Il concourt à la création de 1.500 emplois indirects.
Actuellement, l’activité de plaisance en Tunisie ne représente que 0,7% de
la capacité d’accueil en Méditerranée. Notre pays accueille chaque année
près de 2.500 bateaux, soit 1% du total sillonnant à travers le monde. Le
ratio d’équipement est de 0,25 bateau pour 1000 habitants.

M. Afif Kchouk, directeur de Tourisme Info a souligné qu’à l’instar
des industriels nautiques, les ports de plaisance devraient se rassembler en
une fédération qui représente la profession auprès de l’administration. «Ceci
est susceptible d’attirer l’attention des autorités sur les réelles
problématiques du secteur et les incitera à prendre les mesures nécessaires
»,
a-t-il affirmé.