Tunisie – Conjoncture : Que se passera-t-il en 2010 ?

Selon l’Observatoire de la conjoncture économique (organe du ministère du
Développement et de la Coopération internationale), ‘’le sentiment économique
dans l’industrie était au plus bas au cours du premier trimestre 2009 !’’. Ce
sentiment a ainsi atteint son niveau le plus bas depuis six ans alors que
l’indicateur synthétique du climat des affaires a atterri à 82 points.

Voire, par rapport au retournement conjoncturel du début de la décennie,
l’indicateur à mis cette fois une année pour perdre plus de 30 points alors
qu’il en a fallu deux années au début de la décennie, signe de l’intensité du
ralentissement conjoncturelle actuel.

Pourtant, tout porte à croire que le rythme de baisse de l’activité pourrait
nettement s’atténuer au cours du second semestre. Car les statistiques
d’activité disponibles actuellement semblent indiquer qu’une première phase de
contraction cyclique est en train de s’achever et que le point bas de l’activité
devrait donc se situer vers le milieu de cette année.

Sur cette base, que se passera-t-il donc l’année prochaine ? Ce sera mi-figue,
mi-raisin ! Certes, en 2010, le scénario anticipé privilégie, pour plusieurs
raisons, un redressement relativement long et en pente douce de la croissance.
Mais cela a le résultat d’exclure un rattrapage rapide de la perte de production
passée. En d’autres termes, les industriels ne gommeront leurs pertes qu’avec le
temps, pas tout de suite.

D’abord, face à une reprise lente de la demande extérieure émanant de la zone
euro, les exportations retrouveront progressivement une progression tout juste à
leur niveau de croissance de long terme (estimé à environ 5,5%). Ensuite, une
série de facteurs va jouer (accélération de l’inflation au tournant 2009-2010,
stagnation des salaires réels, hausse de la pression fiscale, croissance mettant
un certain temps pour devenir supérieure à la croissance potentielle).

Pour tout dire, en 2010, c’est du courage des opérateurs économiques que
l’évolution dépendra ! Car la trajectoire de notre croissance sera plus que
jamais tracée par le profil de l’investissement et sa nature.