«Un investisseur détenant une action de la SFBT en 1980 en a aujourd’hui
	plus de 88, alors que la capitalisation boursière de la société a été dans
	le même temps multiplié par 139». Aux commandes de la société depuis près de
	30 ans, M. Hamadi Bousbiaa, président-directeur général du groupe SFBT
	(Société frigorifique et brasserie de Tunis), qui connaît très bien la
	valeur de la société qu’il dirige, n’en est pas à son premier exercice
	bénéficiaire. 
C’est donc de manière tout à fait habituelle que les actionnaires, réunis
	jeudi 4 juin 2009 en assemblée générale ordinaire, ont pris note des très
	bonnes performances de leur société en 2008. En effet, durant l’année
	écoulée, la SFBT a réalisé un résultat d’exploitation de 34,7 millions de
	dinars, en progression de près de 10% par rapport à 2007 (31,8 md), et va
	distribuer un dividende par action de 0,600 dinar, en légère augmentation
	par rapport à 2007 (0,575 d). 
	Les boissons gazeuses continuent à constituer le cœur de l’activité du
	groupe, avec plus de 55% du chiffre d’affaires (81,4 sur un total de 147,9
	millions de dinars), avec la bière qui, avec 55 millions de dinars, pèse
	plus de 37% de l’activité. Les deux activités ont cru –presque- au même
	rythme, avec 13,4% pour les boissons gazeuses (en boîte, PET ou fûts), et
	12,9% pour la bière. Viennent ensuite le jus -dont le chiffre d’affaires a
	connu la plus importante progression (après la bière sans alcool, qui a
	bondi de 101,2%), de 1,07 à 1,6 million de dinars (+54,2%), l’eau minérale
	et le lait qui constitue le Talon d’Achille du groupe. 
	«Nous avons toujours été optimistes pour la marche de l’entreprise et
	aujourd’hui nous le sommes encore, car malgré l’arrivée d’un concurrent
	depuis neuf mois (il s’agit du brasseur néerlandais Heineken, ndlr) nos
	affaires marchent très bien. Nos ventes augmentent et même les clients qui
	nous quittent finissent par revenir à nous», se félicite Hamadi Bousbiaa.
	Mais la satisfaction du patron de la SFBT est gâché par «un seul point noir
	: le lait».
D’après son pdg, la SFBT est entrée «à contrecoeur dans le lait». Cette
	branche, structurellement déficitaire, «est en train de massacrer les
	producteurs de lait et avec eux les industriels», regrette l’homme
	d’affaires. Aussi, le groupe a-t-il entrepris de régler le problème
	progressivement mais de manière radicale, c’est-à-dire en réduisant
	l’activité de cette branche –dont la production a baissé en 2008 de 23,5%, à
	37,7 millions de litres. En même temps, la SFBT a engagé des pourparlers en
	vue de trouver un partenaire –tunisien ou étranger- avec lequel elle
	voudrait développer le segment le plus rentable de l’industrie laitière :
	les produits frais.
Bien sûr, la société aurait pu réduire davantage ses pertes en «dégraissant»
	les effectifs de son activité laitière, voire de fermer une branche dont les
	pertes ont plus que doublé en une année, passant de 7 millions de dinars en
	2007 à 16 en 2008. Mais le patron de la SFBT s’interdit ce recours. «Il
	n’est pas concevable d’arrêter cette activité parce que nous avons des
	responsabilités envers l’Etat», plaide-t-il. D’autant que le groupe «a été
	honoré par le président de la République pour le climat social régnant en
	son sein».
 
		

