Ecomed 2009 – Tunisie et énergies solaires : pour une politique énergétique rationnelle

La Tunisie, en encourageant le recours aux énergies renouvelables et en
veillant au développement des systèmes énergétiques utilisant le solaire,
l’éolien, les agro-carburants et dans quelques années le nucléaire, compte
se donner les moyens de base d’une politique énergétique réfléchie qui lui
permettrait de relever les défis majeurs qui caractérisent le secteur
énergétique.

Le gouvernement tunisien, conscient des limites des ressources naturelles du
pays, n’a de cesse d’encourager le développement, l’utilisation et la
commercialisation des énergies renouvelables.

La Tunisie figure parmi les pays africains qui se sont investis le plus dans
la mise en place de projets de maîtrise de l’énergie et le développement des
énergies renouvelables. Cette stratégie est d’autant plus compréhensible que
le pays n’est pas particulièrement riche en hydrocarbures et en minerais par
rapport à ses voisins du Sud et de l’Ouest.

Plus que toutes les autres variantes en matière d’énergies renouvelables,
c’est l’énergie solaire qui a bénéficié du plus grand soutien de l’Etat
avant qu’on ne passe ces dernières années à l’énergie éolienne et
photovoltaïque.

Parmi les mesures les plus importantes pour renforcer les stratégies mises
en place dans le pays en matière de maîtrise de l’énergie et surtout celle
solaire :

-la création de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (l’ANME) en
1985 ;

-les mesures présidentielle avant-gardistes prises en mai 2001 pour appuyer
les programmes mis en place à l’échelle nationale en matière de maîtrise de
l’énergie ;

-la promulgation en août 2004 de la loi sur la maîtrise de l’énergie ;

-la publication en 2005, d’un décret loi qui définit les taux et les
montants des subventions dans le cadre des programmes touchant à la maîtrise
de l’énergie ainsi que les conditions et les modalités de leur attribution ;

-la révision de la loi n ° 72 du 07 pour l’année 2009 sur la maîtrise de
l’énergie

Un programme et des financements

D’autre part, parmi les projets d’envergure lancés pour développer l’énergie
solaire dans notre pays, nous pouvons citer le programme mis en place grâce
à des financements en provenance du Fonds pour l’Environnement Mondial, (GEF)
un mécanisme financier, destiné à financer le surcoût lié à la prise en
compte de l’environnement dans l’élaboration de projets (technologies plus
propres, etc.).

Le programme a nécessité des financements de l’ordre de 7.3 millions de $
accordés par le GEF et la Belgique. Il a eu pour principaux objectifs de :

– dynamiser le marché des chauffe-eau solaires grâce à une subvention à
hauteur de 35% pour l’acquisition du chauffe eau solaire ;

– créer un tissu industriel national ;

Grâce à ce projet qui s’est étendu sur 6 ans (1995 – 2001), on a assisté à
la mise en place d’environ 50 mille mètres carrés de chauffe-eau solaires et
à des réalisations en matière d’énergie solaire évoluant de 300 m ² en 1995
à 17000 m ² en 2001. Cependant à la fin de ce programme on a remarqué une
régression du recours à l’énergie solaire, d’où l’importance de trouver les
financements nécessaires pour soutenir le développement d’un marché pour
cette énergie propre.

D’autre part, des stratégies visant à inciter les particuliers à recourir à
l’énergie solaires ont été lancées par l’Etat, parmi les mesures les plus
importantes :

– la mobilisation des ressources financières nécessaires pour assurer
l’octroi de prêts à des clients pour l’acquisition des chauffe-eau solaire
familial ;

– l’engagement d’Attijari bank à fournir des fonds dans la limite de 117
millions de dinars pour la période 2007-2011 ;

– accord des prêts après l’approbation des dossiers par la STEG, garante de
leur remboursement ;

– un remboursement de prêts à un taux d’intérêt fixé à 6,25% pour l’année
2007 et au taux du marché plus 1,2% les années qui suivent.

Mais ceci reste insuffisant car pour développer l’usage de l’énergie
solaire, il faut mettre en place des mécanismes de financement qui tiennent
compte de la réalité sociale et économique du pays. Il faudrait également
prendre des mesures d’accompagnement de manière plus cohérente. Sans oublier
le lancement de campagnes de communication et de sensibilisation pour
encourager la population à y recourir. Le secteur privé ou les industriels
opérant dans le secteur de l’énergie solaire ont également le devoir de
garantir la qualité de leurs équipements, être réactifs et capables de
répondre rapidement aux réclamations des usagers. En somme, il faut mettre
en place des services après-vente performants.

Ceci d’autant plus que la volonté de l’’Etat tunisien pour le développer
l’utilisation des énergies solaires n’est pas à mettre en doute. Il est allé
jusqu’à assurer le financement de l’acquisition des chauffe-eau solaires à
usage domestique.

Parmi les mesures les plus importantes prise par le gouvernement tunisien,
celles – d’accorder une subvention de 200 dinars pour un chauffe-eau de 200
litres et 400 dinars pour les chauffe-eau de 300 litres et plus ;

– d’attribuer des prêts bancaires (550 d, 750 d, 950 d et 1150 d), après
approbation de la demande de prêts par la STEG.

Les mesures qui ont visé la dynamisation et le développement du marché des
chauffe-eau solaires ont permis d’élever les réalisations en la matière d’un
total de 7000 ² en 2004 à un taux mensuel de l’année 7000 ² en 2008. Le
volume des transactions a atteint près de 40 millions de dinars en 2008.

D’autres programmes et stratégies pour le développement de l’usage des
énergies renouvelables sont en train d’être mis en place en Tunisie, même si
les énergies fossiles resteront encore et pour longtemps les maîtres à bord
sur le terrain de la consommation énergétique, il est réconfortant de savoir
qu’en cas de besoins d’autres alternatives existent.