Pétrole : le FMI appelle à des mesures pour favoriser les investissements

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°2 de l’institution, au côté du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, le 9 octobre 2008 à Washington (Photo : Alex Wong)

[18/03/2009 12:00:40] VIENNE, 18 mars 2009 (AFP) Le numéro deux du Fonds monétaire international (FMI) John Lipsky a appelé mercredi les pouvoirs publics à encourager la production de pétrole, et les compagnies pétrolières à coopérer dans ce sens, afin d’éviter une flambée des prix quand l’économie repartira.

“Même si le recul des prix du pétrole apporte indéniablement une certaine stabilisation à l’économie mondiale (…), il faut être conscient des risques à long terme de prix faibles et d’une plus forte volatilité”, a dit M. Lipsky, le premier directeur général adjoint du FMI, dans un discours tenu à Vienne lors d’un séminaire organisé par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Le baril de pétrole, après une flambée à 147 dollars en juillet dernier, a vu sa valeur plonger à 32,40 dollars en décembre. Son prix s’est stabilisé entre 40 et 50 dollars depuis le début de l’année.

“Les bas prix d’aujourd’hui préparent le terrain pour une nouvelle poussée de prix à l’avenir”, a prévenu M. Lipsky, dont l’intervention a été diffusée par ses services à Washington. Il a jugé que le bas niveau des cours “réduit la valeur de projets potentiels”, par exemple dans les sables bitumimeux au Canada, et “force les producteurs à rechercher des financements extérieurs”.

“Un cadre stable et prévisible en matière d’investissement et de fiscalité aidera les investissements adéquats”, a aussi noté le numéro deux du FMI.

“Renforcer les coopérations et les synergies entre les groupes pétroliers nationaux et multinationaux comporte des avantages”, a-t-il encore ajouté, en préconisant des “partenariats”.

Côté demande, des “subventions bien ciblées pourraient protéger les groupes (sociaux) les plus vulnérables aux grandes variations des prix”, a-t-il dit.

La consommation mondiale d’or noir a subi en 2008 sa première contraction en 25 ans, et de nombreux analystes estiment que la tendance va s’amplifier cette année. Mais ils préviennent aussi que quand la croissance mondiale repartira à la hausse, les prix de l’énergie pourraient regrimper rapidement si les investissements nécessaires au maintien de la production n’ont pas été faits.

Selon M. Lipsky, la chute des cours du pétrole reflète un retournement économique “sans précédent moderne”, et “la demande va repartir plus tard et plus progressivement que ce que l’on pensait”.