Asean : les dirigeants prônent une réforme du système financier international

[01/03/2009 10:04:49] HUA HIN (AFP)

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à Hua Hin en Thaïlande (Photo : Pornchai Kittiwongsakul)

L’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) a appelé à une action “plus coordonnée” et à une réforme “audacieuse” du système financier international pour surmonter la crise, selon une déclaration publiée dimanche à l’issue d’un sommet de ses dirigeants.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des dix pays membres de l’Asean, qui étaient réunis depuis vendredi soir dans la station balnéaire thaïlandaise de Hua Hin, ont préconisé la coopération et le rejet du protectionnisme alors que la crise mondiale menace directement les économies de la région.

Selon une déclaration conjointe, les dirigeants ont demandé “une action plus coordonnée à la fois des pays développés et des pays en développement pour rétablir la stabilité financière et s’assurer de la poursuite du fonctionnement des marchés financiers afin d’apporter un soutien à la croissance”.

Ils ont également “appelé à une réforme audacieuse et urgente du système financier international”, ajoutant que les pays en voie de développement devraient avoir un plus grand poids à l’avenir.

Les leaders du Sud-Est asiatique “ont également décidé de rester fermes contre le protectionnisme et d’éviter de mettre en place de nouvelles barrières”, précise ce texte. Créée en 1967, l’Asean regroupe Thaïlande, Malaisie, Singapour, Indonésie, Philippines, Brunei, Vietnam, Laos, Birmanie et Cambodge.

Les dirigeants de l’association ont signé une autre déclaration, plus solennelle celle-là, fixant une feuille de route pour former une communauté s’inspirant de l’Union européenne (UE) à l’horizon 2015, suite à l’entrée en vigueur de la charte de l’Asean en décembre.

Les économies de la région, fortement tournées vers l’exportation, représentent un PIB total de plus de 1.400 milliards de dollars. Elles affichaient jusqu’ici des taux de croissance appréciables, mais commencent à être sérieusement affectées par la crise qui touche de plein fouet les Etats-Unis, l’Europe et le Japon.

Singapour est déjà en récession et la Thaïlande est sur le point de l’être. Des millions d’emplois sont en jeu en Asie du Sud-Est. La déclaration finale du sommet appelle à la mise en place rapide d’un fonds d’urgence de 120 milliards de dollars pour faire face aux conséquences de la crise mondiale.

Ce fonds multilatéral en dévises étrangères fonctionnerait comme une ligne de crédit d’urgence pour les membres de l’Asean et serait alimenté principalement par la Chine, le Japon et la Corée du Sud, trois partenaires-clef du groupement régional.

Pendant le sommet de Hua Hin, l’Asean a signé un accord créant une zone de libre échange avec deux autres partenaires, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Dans un entretien dimanche avec l’AFP, la ministre indonésienne du Commerce, Mari Pangestu, a indiqué que l’Asean souhaitait négocier un accord de libre échange avec l’UE “de région à région”, au lieu d’accords individuels entre l’Europe et chaque Etat membre de l’Asean.

En marge du sommet, l’Asean a signé un accord de sécurité énergétique qui permettra à ses membres d’acheter du pétrole à prix réduit en temps de crise. La Malaisie, l’Indonésie, le sultanat de Brunei et la Birmanie produisent du pétrole.