Je ne sais pas qu’elle est la fonction de la personne qui a écrit cet article
mais j’espère qu’elle est du domaine de l’enseignement supérieur. Porter de
telles attaques à l’encontre de ce secteur ne peut à mon avis émaner que d’une
personne qui vit dans le système. C’est vrai que l’enseignement supérieur a
perdu de son éclat ces dernières années mais ceci est un problème de tout un
système. Les étudiants aujourd’hui ont des problèmes de lecture et d’écriture
(de la langue française) et manque d’enthousiasme dans leurs études. Ces lacunes
ne sont pas dues à un système universitaire défaillant mais plutôt aux raisons
suivantes :
– L’enseignement primaire et l’autre secondaire ne fournissent pas la même
qualité d’étudiants que nous connaissons les décennies passées : niveau bas et
note gonflée;
– les étudiants ont grandi dans un environnement ou la lecture est un calvaire
et non un temps de plaisir. Même la recherche sur Internet, très pratiquée dans
le primaire et le secondaire n’a aucun sens lorsqu’on sait que l’élève paie pour
avoir ses projets même sans les lire.
– nos étudiants manquent beaucoup de cultures et spécifiquement de culture
numérique: on entre sur Internet essentiellement pour chater et échanger des
termes vides;
– l’environnement socioéconomique actuel pousse l’étudiant à ne pas travailler:
chomage, prédominance de l’idée selon laquelle on gagne plus sa vie en étant
joueur de football ou travailler à l’étranger et les études n’ont aucun avenir.
A côté de ses problèmes qui sont externes à l’enseignement supérieur, il existe
aussi des problèmes internes au secteur :
– baisse du niveau des enseignants qui sont eux-mêmes issus d’un système global
d’enseignement défaillant. A voir le niveau des étudiants en Master, c’est une
catastrophe;
– le système est géré par des bureaucrates même si ils sont enseignants
d’origine, les enseignants ne sont pas concertés sur les programmes et même
lorsqu’ils le sont, c’est juste pour l’apparence;
– l’enseignant a perdu le goût du travail: système des demi-contrats, chomage,
salaire relativement bas, travail dévalorisé, manque de respect des étudiants et
de l’administration, etc.
C’est vrai que l’enseignement souffre de beaucoupe de problèmes et est même en
agonie mais ce n’est pas sa seule faute.
Revenir à un baccalauréat à 30% de taux de réussite… et allez voir!
PM
Tunisie – Enseignement supérieur : La retraite à 70 ans, portée d’une
décision
Contact :
webmaster@webmanagercenter.com
