La Société Générale confirme un bénéfice net de 2 milliards d’euros pour 2008

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édéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, le 18 février 2009 à Nanterre (Photo : Patrick Kovarik)

[18/02/2009 15:37:58] PARIS (AFP) La banque française Société Générale (SG) a confirmé mercredi avoir plus que doublé son bénéfice en 2008, à 2 milliards d’euros, malgré les effets violents de la crise financière et les premières répercussions du ralentissement économique qui ont pesé sur ses comptes.

En 2007, son bénéfice net avait été réduit à 947 millions d’euros à cause de de la perte de 4,9 milliards d’euros imputée aux opérations non autorisées de son trader Jérôme Kerviel. Hors cet élément exceptionnel, le bénéfice 2008 s’inscrirait en forte baisse par rapport à 2007.

Car SG a souffert comme les autres en 2008 des effets de la crise financière, mais aussi de la dégradation de la conjoncture économique, qui se traduit dans ses comptes par un triplement du montant de ses provisions, à 2,655 milliards.

Mais contrairement à la plupart des grands banques internationales, victimes des contrecoups de la faillite de Lehman Brothers, elle est parvenue à rester bénéficiaire –à hauteur de 87 millions d’euros– au quatrième trimestre.

Sa concurrente BNP Paribas, qui publie jeudi ses résultats définitifs, a estimé avoir perdu 1,4 milliard sur ce seul trimestre à cause d’une lourde perte dans ses activités de marché.

Celles de la Société Générale ont au contraire été légèrement bénéficiaires au dernier trimestre, à hauteur de 56 millions d’euros, mais sur l’année, elles sont déficitaires de 235 millions d’euros.

La banque précise avoir utilisé la possibilité comptable offerte à tous les établissements de reclasser ses actifs illiquides, sans quoi elle aurait dû constater une dépréciation supplémentaire de 1,4 milliard d’euros en 2008.

SG, qui a étendu la couverture de ses risques depuis l’affaire Kerviel sans se désengager, affirme avoir “gagné des parts de marché” depuis septembre, qui a vu la disparition ou l’affaiblissement d’une dizaine de ses concurrents.

Frédéric Oudéa, son directeur général, a affirmé que la banque avait connu un “très bon début d’année”, mais qu’il fallait “être prudent”.

A contre-courant du marché, Société Générale a vu les effectifs de ses activités de marché progresser de 4%, passant de 11.424 à 11.864. En effet, le renforcement de ses fonctions de contrôle suite à l’affaire Kerviel a plus que compensé les départs de ses employés dans les salles de marché.

La banque a également pris des mesures pour compenser ses pertes en gestion d’actifs, durement touchée par la “fuite vers la qualité” des investisseurs, à la recherche de placements sans risque, et par la baisse des marchés boursiers, en engageant un rapprochement avec le Crédit Agricole.

S’agissant des dividendes, au sujet desquels l’Etat a demandé aux banques françaises qu’il a financées de faire preuve de “modération”, SG versera au titre de 2008 36% de son bénéfice à ses actionnaires, qui toucheront 1,2 euro par action, contre 45% les années précédentes.

Son ratio Tier One, qui mesure sa solvabilité, s’élève à 8,8%, dont 6,7% pour le Core Tier one.