Tout d’abord, quelle définition de PME est prise en compte dans le cadre de cette ligne?

Par : Autres

Cadre-t-elle avec la réalité du tissu industriel Tunisien? Ensuite et si on
répond par l’affirmative à ces deux propos, qui serait le garant de la bonne
gestion de cette ligne et de l’optimisation de son rendement. En nous basant sur
l’historique des lignes de crédits qui ont déjà été mises en place et plus
particulièrement celle de l’Agence Française de développement (AFD) de
restructuration financière, pour n’en citer que celle-là, nos choix se limitent
à :

– Des Banquiers dont le métier est l’optimisation des couples « Risque-Rendement
» mais dont l’aversion au risque est telle que la grande majorité des projets
qu’ils financent sont quasiment à risque neutre.

– Des Banquiers qui refusent aux PME l’accès à la ligne en arguant du
déséquilibre financier de l’Entreprise, alors que l’une des conditions
principales d’accès à la ligne AFD étant « …La ligne de crédit est mise à la
disposition des PME du secteur productif ayant obtenu l’accord du Comité de
Pilotage (COPIL), pour leur programme de mise à niveau, subordonné à une
restructuration financière…. » (http://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/documents/LC_FRANCE_200514.pdf)

– Des Banquiers qui souvent assimilent l’Entreprise à une simple combinaison de
ratios analysée de façon statique ne tenant pas forcément compte de la dynamique
engendrée par le retour à l’équilibre financier via l’endettement à LT, laissant
croire que le crédit est plus assimilé à un supplément de cash injecté qu’à un
vrai levier de création de valeur capitalisant sur une rentabilité économique
déjà existante.

– Des Banquiers, qui dans le cadre de la même ligne, dixit AFD, préconisent un
délai de 6 à 10 mois (processus administration incluse oblige!), pour rester
optimistes, afin faire part de leur décision sachant que les postulants peuvent
être au bord de la cessation de payements ; laquelle situation de cessation
aurait pu être évitée si ce même Banquier avait préconisé le recours à ces
sources de financement un peu plutôt, aux entreprises répondant aux conditions
d’éligibilité, cela va sans dire. C’est un peu normal, me diriez-vous, le rôle
du banquier est de maximiser le PNB de sa banque et de vendre, par conséquent,
les produits les plus chers, en l’occurrence les sources de financement « court-termistes
» (découverts et autres crédits de gestion..) facturant des taux 1,5 fois
supérieurs aux 7% avantageux des lignes de développement. C’est tout à fait
légitime, d’un point de vue business entendons nous, mais quand les
investissements de la petite PME familiale pilotée à vue d’œil, deviennent
exclusivement financés par le court c’est une course effrénée qui se déclenche
de laquelle l’Entreprise n’en sort généralement pas indemne, avec tout ce que
cela peut induire comme conséquences en termes de licenciements de destruction
de valeur et j’en passe des économiques et des sociales.

A la décharge du Banquier, les manquements aux règles de gestion et les
comportements managériaux irresponsables sont bien présents certes, mais ce
n’est pas forcément une raison pour que les directives soient la méfiance et la
défiance. Ces mots ne constituent en rien un jugement de valeur de la qualité de
service de nos banques ou du bien fondé des lignes de crédit négociés avec
l’Europe, c’est juste un avis personnel qui n’engage que son auteur et qui reste
tout à fait discutable, mais surtout un recul assez objectif qui se veut
constructif. A bon entendeur.

K.T
 

Réaction à l’article : Financement
: Bientôt une nouvelle ligne de crédits française pour les PME

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