TIC : la Tunisie classée 14ème par… Nokia

Le numéro un mondial du téléphone portable, le groupe Nokia
Siemens Networks vient de publier l’édition 2009 de son analyse «Connectivity
Scorecard». Il s’agit d’une véritable hiérarchie internationale classant une
cinquantaine de pays, en fonction de l’utilisations qu’ils font des technologies
de l’information et de la communication.

La Tunisie est classée 14ème avec un score de 3,50 soit mieux que des pays
comme la Chine (15ème avec 3,19). L’Egypte est loin derrière en 17ème position
pour une note de 3,02). Nous ferons toutefois nettement moins que l’Afrique du
Sud qui affiche une note de 5,76. Curieusement, nos voisins maghrébins ne
figurent pas dans les tableaux du constructeur finlandais. Ainsi, ni l’Algérie,
ni le Maroc, ni même la Libye ne seront comptés. Nous voici frustrés d’une
énième comparaison.

Sans surprise, les Etats-Unis se retrouvent dans le fauteuil du leader
mondial avec un score de 7,71, suivis des éternels pays scandinaves, la Suède et
le Danemark, respectivement 3ème et 4ème avec 7,47 et 7,18. Le Japon est bon
10ème avec 5,87. Mais c’est le score de la Corée du Sud qui paraît le plus
surprenant avec 4,17, soit moins bien que la Belgique ou l’Irelande. Une
surprise, donc, d’autant plus que les Coréens caracolent depuis longtemps en
tête de la plupart des classements internationaux qui concernent les
technologies de la communication.

Un bémol, toutefois, pour les Tunisiens. Les pays classés ont d’abord été
répartis sur deux groupes. D’une part, les économies considérées comme étant
«dirigées» par l’innovation (innovation driven economy), et, d’autre part, les
économies qui sont plutôt stimulées par l’efficacité (efficiency driven economy).
On comprendra plus tard qu’il s’agit d’euphémismes à peine voilés, pour
distinguer les plus riches des Etats émergents.

Il n’empêche. Les scores ont été calculés selon des critères similaires, mais
avec quelques différences au niveau des coefficients. Ainsi, on comprendra mieux
comment nous avons réussi à battre les Espagnols sur le fil avec leur petit
3,49.

Pour en revenir au score tunisien, on saura que nos chiffres ont d’abord été
dopés par le taux de pénétration élevé de la téléphonie mobile. L’analyse
l’énoncera clairement : «le secteur des communications mobiles (NDLR : en
Tunisie) est concurrentiel, et a produit des résultats exceptionnels dans un
laps de temps». Notre pays aurait même pu réaliser un meilleur score. Mais le
taux relativement bas de l’équipement des Tunisiens en ordinateurs, et quelques
faiblesses au niveau de la e-gouvernance nous ont tirés vers le bas. L’équipe
mandatée par Nokia trouve également que l’investissements de nos entreprises en
matériel informatique et en logiciels est plutôt maigre.

A noter également, selon cette étude, une certaine carence en matière de
serveurs internet sécurisés. Mais le point faible principal est notre taux de
pénétration de l’ADSL considéré comme bien inférieur à d’autres pays de la même
catégorie, comme le Chili et la Malaisie.

Cela étant posé, le score de notre pays correspond bien, selon les auteurs, à
nos performances en termes de développement humain, et à notre position dans le
classement de l’Union international des Télécommunications (le fameux Digital
Opportunity Index). Pas de réelles surprises, donc. Même si l’analyse vise aussi
à relever l’impact des technologies de la communication sur la croissance
économique. Il s’agirait même de l’élément central de la «Connectivity Scorecard».

On rappellera à cet égard que l’objectif de la Tunisie est de porter la part
des TIC dans son PIB à 13%. Et qu’un troisième opérateur des télécommunications
sera bientôt en lice. Assurément des facteurs décisifs pour améliorer encore
notre score, à la prochaine édition de ce classement.