Sem Miguel Jorge : «Les relations économiques tuniso-brésiliennes ne seront pas axées uniquement sur l’énergie»

miguel_1.jpgEn 2008, les exportations tunisiennes en direction du Brésil ont atteint
les 216 millions de $, enregistrant une hausse de 78,8% par rapport à 2007
où elles n’avaient pas dépassé les 121 millions de $. Dans le même temps,
les exportations brésiliennes vers la Tunisie augmentaient de 30.7% avec
221 millions de $ et devançant de loin les réalisations de l’année 2007 au
cours de laquelle, elles n’ont pas dépassé les 169 millions de $. Ces
réalisations donnent une balance commerciale excédentaire de 5 millions de
$ à l’avantage du Brésil par rapport à l’année précédente où elle était de
48 millions de $. Tunis se rattrape.

Les experts internationaux estiment que le Brésil sera l’une des plus
grandes puissances du 21ème siècle a déclaré M. Hédi Djilani, président de
l’UTICA dans son allocution lors de la Journée de partenariat
tuniso-brésilien qui a eu lieu jeudi 29 janvier 2009 au siège de l’Union
tunisienne de l’Industrie et du Commerce «Le Brésil représente pour nous un
modèle de réussite…», a ajouté le président du patronat tunisien, d’où
l’importance de lui accorder plus d’importance en tant que partenaire
économique privilégié. D’autant plus que les alliances desquelles fait
partie le Brésil, le MERCOSUR*, l’IBSA*, le BRIC* font que ce pays pèse
lourd sur l’échiquier économique international.

M. Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, a, pour
sa part, insisté sur la qualité du climat des affaires en Tunisie favorisé
par la sécurité, la stabilité et la paix sociale. Privilégié également par
l’ouverture du pays sur son environnement économique régional et
international. Sans oublier la promulgation d’un ensemble de réglementations
dont le but et de faciliter la vie des entreprises qui investissement en
Tunisie tels une législation pour la protection de la propriété
industrielle, le libre transfert des bénéfices des capitaux investis et des
procédures administratives rapides et simplifiées ainsi qu’un cadre fiscal
incitatif.

Pour la Tunisie, a précisé le ministre, le Brésil constitue un point de
rencontre privilégié au cœur de l’Amérique latine, d’autant plus qu’il
assure un rôle très important dans les négociations commerciales à l’OMC. La
Tunisie a exporté pour prés de 600 millions de $ au Brésil en 2008. Les
engrais représentent près de 60% de la totalité de ces exportations.

«Sra Ouertane» «brésilienne» ?

La Tunisie se plaçait en 2008 au 80ème rang des pays importateurs du
Brésil, ses importations se composaient essentiellement de produits
manufacturés à 79% et à 20,9% de matières premières. Pour Sem Miguel Jorge,
ministre brésilien du commerce et de l’Industrie, les possibilités d’élargir
la gamme des produits exportables est grande puisque le Brésil est un pays
exportateur en huiles de pétrole, de minéraux bitumineux, de coton,
d’équipements électriques, de Véhicules de transport de pièces détachées et
automobiles équipements de télécommunication, machines et équipements
médicaments textiles cuir et peaux papier.

La Tunisie, pour sa part, qui avait progressé de cinq places par rapport
à 2007 en tant que pays exportateur vers le Brésil, exporte 92.2% de
produits manufacturés et 7.1% de matières premières ce qui représente par
rapport à 2007 une hausse de 84% pour les produits industrialisées et de
30,4% pour les matières premières.

Mais plus important encore. Le Brésil est un soumissionnaire sérieux pour
l’appel d’offres concernant la mine de phosphates de Sra Ouertane, par le
biais du géant minier «Compania Vale do Rio Dolce». Si cette compagnie
remporte l’appel d’offres, cela se traduira pour la Tunisie en la création
de milliers de postes d’emplois dans une aussi défavorisée que celle du Kef
et en une source d’approvisionnement importante de phosphates pour le pays
le plus industrialisé d’Amérique latine.

Le gisement, comme cité précédemment sur le webmanagercenter, dont les
réserves sont estimées à 10 milliards de tonnes aura une capacité de
production annuelle de 20 millions de tonnes. Le ministre brésilien du
Développement, de l’Industrie et du Commerce extérieur a affirmé à l’issue
de sa rencontre avec le premier ministre tunisien que plusieurs entreprises
brésiliennes ont exprimé leurs intérêts d’investir en Tunisie, dont,
évidemment le groupe minier brésilien “LA VALE”, cité plus haut et qui
représente l’une des plus importantes entreprises brésiliennes spécialisée
dans l’extraction minière.

Il a rappelé, dans la conférence de presse organisée en marge de la
journée de partenariat, que près de 12 millions de Brésiliens sont d’origine
arabe et que quatre ministres du gouvernement actuel le sont également, ce
qui dénote de l’importance du lobby arabe au Brésil. Il a affirmé la volonté
de son pays de développer ses relations économiques avec les pays de la
région dans des secteurs telle l’agriculture et l’énergie et à les faire
bénéficier des expertises brésiliennes.

« Nous allons veiller à développer les échanges commerciaux à travers le
développement de lignes aériennes directes entre le Brésil et les pays
africains. Nous en avons parlé avec le gouvernement brésilien, avec le
gouvernement tunisien également et d’autres pays du Maghreb et d’Afrique,
nous pensons pouvoir développer des lignes aériennes directes sur l’Afrique
et lsur es pays maghrébins», a-t-il affirmé.

La délégation brésilienne, qui comprend plus d’une centaine de
participants entre opérateurs et représentants d’institutions économiques du
gouvernement brésilien, est arrivée en Tunisie dans le cadre d’une mission
itinérante en Afrique du Nord. La Tunisie en est une parallèlement à
l’Algérie, au Maroc et à la Libye.