Le textile/habillement tunisien face à la crise

Un séminaire sur «le textile et habillement et les récentes
mesures présidentielles pour atténuer les effets de la crise» a été organisé le
15 janvier 2009 à Tunis par le CEPEX et la FENATEX. Il a rassemblé un bon nombre
d’industriels du secteur mais aussi des représentants des chambres de commerce
et d’industrie, du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME et du
ministère du Commerce et de l’Artisanat.

Il faut dire que le secteur textile/habillement est l’un des secteurs -après
celui des IMEE- ayant été touchés par la crise financière internationale. Une
baisse des exportations mais aussi des importations a été constatée à partir du
mois de novembre 2008. On a remarqué une baisse au niveau de certains produits
exportés tels que les pantalons jeans (-1%), les vêtements de travail (-14,5%)
et la lingerie féminine (-13,4%). Au niveau des marchés d’exportations, la
France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne ont reculé respectivement de
3%, 0,1%, 16,7% et 4,1%. A l’opposé, les marchés italien, belge, portugais et
suédois ont progressé respectivement de 2,3%, 5,1%, 24,7% et de 13,7%.

Rappelons que des mesures présidentielles ont été promulguées fin 2008 pour
soutenir les entreprises en difficulté, essentiellement dans le secteur
textile/habillement et le secteur des industries mécaniques, Electriques et
Electroniques. L’une des mesures phares est l’élargissement du FAMEX 2, en
réservant un crédit de 10 MDT en vue d’inclure 20 nouvelles entreprises, au
cours de l’année 2009, qui s’ajouteront aux 800 entreprises qui en bénéficient,
actuellement, en attendant le démarrage de FAMEX 3.

M. Youssef Néji, DG du CEPEX, a, d’ailleurs, indiqué qu’une réunion se
tiendra le 16 janvier 2009 pour examiner les dossiers de FAMEX 3.

En outre, il a été décidé d’accorder une allocation d’un crédit de 8 MDT pour
le règlement des dossiers en suspens, dans tous les secteurs, dans le cadre du
Fonds de promotions des exportations, au titre des années 2007 et 2008. Il
s’agit de 2100 dossiers, dont 1040 ont été achevés actuellement, selon le DG du
CEPEX. «La priorité est évidemment accordée aux secteur textile/habillement et
des IMEE. D’ici mi-février 2009, nous aurons zéro dossiers en suspens», a promis
M. Néji.

De son côté, M. Chokri Mamoghli, secrétaire d’Etat chargé du Commerce
extérieur auprès du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME, a
souligné que l’enveloppe du Fonds de promotion des exportations (FOPRODEX)
passera à 19 MDT en 2009 contre 16 MDT en 2008, avec une part de 6 MDT destinée
aux entreprises industrielles à difficultés occasionnelles.

En revanche, M. Nafaâ Naifar, représentant de la Fédération nationale de
textile (FENATEX), a mis l’accent sur la nécessite de concrétiser rapidement les
mesures. «Il y a des mesures que nous avons proposées précédement et qui sont
déjà présentes dans le plan triennal. Le problème est qu’elles ne sont affectées
à aucun organisme et sont restées inconnues de la part des industriels. Je donne
l’exemple de la certification sociale qui n’a pas été concrétisée encore alors
qu’au Maroc, elle est déjà appliquée», a-t-il précisé. Ajoutons à cela la
question de la certification d’origine dont les industriels souffrent encore de
la lourdeur des procédures au niveau du préalable à la demande.

Outre la crise financière, des difficultés d’ordre structurel persistent.
D’où la nécessaire concertation entre l’administration et le milieu industriel
pour les surmonter. Pour 2009, la mise en œuvre des mesures présidentielles
devrait -on l’espère- atténuer les effets de la crise sur le secteur du
textile/habillement bien que certains industriels ne soient pas aussi optimistes
pour les mois à venir. On estime que ce sont les mois de mars et avril qui
seront les plus difficiles. «On aura une visibilité difficile. Les donneurs
d’ordre européens ont réduit leurs achats programmés pour 2009 depuis 2008, ce
qui influera sur les commandes pour cette période. La reprise de l’activité
normale sera ressentie surtout à partir du mois de septembre 2009», estime un
industriel.