IMB, World of Textile Processing : le monde du textile remodelé

imb-1.jpg«Aucun
autre salon de textiles à l’échelle internationale n’offre des produits
aussi diversifiés et n’accorde autant d’importance aux textiles à usage
technique tels ceux utilisés par les constructeurs automobiles», a affirmé
Bettina Glamsch, responsable des produits IMB de Koelnmesse GmbH, au cours
de la conférence de presse organisée jeudi 18 décembre pour parler des
spécificités du Salon de l’IMB World of Textile Processing qui se tient du
21 au 24 avril 2009 à Cologne en Allemagne.

Le Salon organisé tous les trois ans est tout le contraire d’un Salon
ordinaire des textiles. Ses orientations sont très hautes technologies et
écologie. Il se veut une référence pour tout ce qui se rapporte aux
nouvelles technologies et prétend apporter des solutions complètes et
novatrices en direction du marché mondial.

L’IMB offre un espace de rencontre privilégié aux experts, producteurs,
commerçants et utilisateurs, directeurs d’entreprises, directeurs
techniques, mécaniciens et acheteurs délégués par les confectionneurs, bref,
de tous les décideurs au sein d’une branche. Les visiteurs qui le
fréquentent viennent de différents horizons et représentent différents
secteurs. Aucun autre salon ne propose des solutions aussi développées
technologiquement tant pour ce qui concerne la fabrication et la
transformation du cuir, les textiles pour la maison, les meubles rembourrés
que la finition. Il représente une plateforme internationale de premier plan
où on peut découvrir les dernières technologies et les offres pour tout ce
qui concerne la machinerie et les industries textiles, les installations et
unités, l’électronique, la technologie de l’information, la fabrication pour
le secteur de la confection mais aussi celui de la transformation et du
développement des produits textiles.

Ce Salon est également orienté vers le futur, et pour sa prochaine
édition, une attention particulière sera accordée aux équipementiers qui
tiennent compte des facteurs de durabilité, d’économie d’énergie et de la
préservation de l’environnement

Trois exposants et seulement 220 visiteurs tunisiens

En 2006, le nombre d’exposants tunisiens à l’IMB n’a pas dépassé les
trois sans parler du nombre de visiteurs à ce Salon phare de l’industrie des
textiles depuis 35 ans. L’explication réside, éventuellement, dans le fait
que nous ne pouvons pas parler d’une industrie textile à proprement dire
dans notre pays. Ce qui, en partie, justifie le nombre réduit des exposants
mais pas le peu d’engouement pour une manifestation où sont exposés les
derniers cris de l’industrie textile à l’échelle planétaire et où les
nouvelles tendances sont révélées.

Ceci étant, et comme l’a si bien expliqué Edgar Straub, directeur à la
VDMA (German Garment and leather Technology Association), «il y a dix ans,
la Turquie ne comptait pas parmi les pays qui prétendaient posséder une
industrie textile, aujourd’hui, elle possède non seulement l’industrie mais
elle figure parmi les principaux pays exportateurs vers l’Europe».

Le monde change et évolue, il appartient également aux plus audacieux. Le
Salon IMB offre aux professionnels l’occasion d’examiner de nouvelles
opportunités en rapport avec leurs activités, les Tunisiens devraient
peut-être réfléchir à de nouveaux débouchés et de nouvelles niches. «Le
marché international des textiles vit de nouvelles tendances, nous assistons
également à des vagues de délocalisations dues en partie à la hausse des
salaires dans les pays de l’Est.

En Chine, plus de 1.000 entreprises européennes d’habillement ont fermé
leurs portes à cause des nouvelles normes mises en place par le gouvernement
chinois en ce qui concerne la législation du travail, un gouvernement qui
mise sur d’autres secteurs», affirme M. Straub qui précise que dans ce pays,
il y a une surproduction de 30 à 40% dans le secteur de l’habillement et de
la fabrication des équipement de machines à coudre. L’industrie des textiles
se redéploie selon de nouvelles règles qui ne sont pas applicables dans
l’immédiat mais qui le seront à moyen et long terme. «Parce que le
consommateur européen change de pratiques et accorde plus d’importance à
l’environnement, à la préservation des ressources naturelles. En Allemagne,
on a fait le calcul de ce qu’a exigé la confection de chaussettes pour
homme, il s’est avéré qu’elles sont arrivées sur place au bout d’un périple
de 20.000 km, que de pertes énergétiques et d’émanations de gaz carbonique
pour qu’elles atteignent leur destination finale !», s’exclame Edgar Straub.

La préservation de l’environnement sera un facteur déterminant dans les
futurs choix du consommateur européen qui estime que les entreprises, outre
leurs responsabilités sociales doivent s’auto-engager à un respect strict de
l’environnement. Pareil pour le respect de la propriété intellectuelle. A l’IMB,
les exposants vont devoir refléter les attentes des consommateurs. Ces
derniers sont devenus très sensibles à la rareté des ressources naturelles
et l’on s’attend à ce que dans l’avenir, leurs choix se portent sur des
produits dont les procédés de fabrication n’ont pas exigé une très grande
consommation énergétique ou dont les matières premières ne nuisent pas à
l’équilibre environnemental.

Le secteur textile se développe rapidement et se réoriente et il est
devenu important de se diversifier et de ne pas se focaliser sur un seul
produit. Pour exemple, on se dirige de plus en plus vers la création de
nouvelles fibres synthétiques qui pourraient remplacer le coton. Celui-ci
exigeant pour sa culture de grandes ressources en eau et des superficies
énormes qui pourraient mieux servir aux produits agricoles. Pour conserver
leurs parts de marché, les fabricants des équipements textiles se dirigent
de plus en plus vers des produits économiques sur le plan énergétique. Les
labels sont en train d’être réorganisés de manière à préciser les conditions
et les processus de fabrication d’un vêtement.

Nouvelles tendances

imb-2.jpgNous assistons aujourd’hui à un changement important de la vision des
choses dans les marchés européens, principaux débouchés de la Tunisie. A
partir de ce moment, il est important d’investir dans l’innovation, les
nouvelles techniques et d’améliorer savoir-faire et méthodes de management.

La délocalisation, depuis bientôt deux années de la production, pourrait
profiter à des pays comme le nôtre. La carte des textiles est en train
d’être redessinée et parce qu’aujourd’hui les consommateurs cibles préfèrent
que les centres de production soient proches des lieux de ventes, parce que
les marques internationales commencent à utiliser le système RFID pour se
protéger contre la contrefaçon, parce que les utilisateurs se posent des
questions sur la nécessité de fabriquer un produit en différentes phases,
parce que le fait que des marchés comme la Chine, l’Inde et l’Europe de
l’Est perdent relativement de leur importance pour les fabricants et les
consommateurs européens, il serait opportun pour le secteur textile tunisien
d’envisager d’autres possibilités pour son développement. Voire se
redéployer autrement pour être à la page et suivre l’ère du temps.

La Tunisie est proche de l’Europe, la qualité de sa main-d’œuvre n’est
plus à prouver. Les programmes de mise à niveau mis en place par le
gouvernement pour développer encore plus les textiles tunisiens devraient
susciter plus d’attention chez les professionnels du secteur. Professionnels
qui semblent se complaire dans leur situation de soutraitants pour
l’éternité et d’exécutants pour des donneurs d’ordre européens sans jamais
exprimer l’ambition à l’instar de leurs homologues turques de ne pas se
suffire d’une économie de bouts de chandelles et de s’orienter vers une
possible industrialisation de leurs activités.

Pour ceux qui veulent passer à un stade supérieur, l’IMB représentera une
belle opportunité de découvrir les toutes dernières innovations du secteur
et d’entrer en contact direct avec les fabricants, intermédiaires et
utilisateurs venant des tous les pays du monde.

L’IMB 2006 a montré que les entreprises, qui transforment et mettent en
œuvre les textiles, investissent à nouveau plus d’argent pour préparer
l’avenir et assurer leur compétitivité. Plus de 600 entreprises sont
attendues à l’édition 2009 de l’IMB représentant 40 pays, 25.000 visiteurs y
sont attendus venant de 120 pays –dont plus de 60% d’étrangers. En 2006, 630
exposants représentant 39 pays y avaient participé, 25.000 visiteurs venus
de 115 pays s’y sont rendus.