Japon : ANA reporte ses achats de très gros porteurs A380 ou B747-8

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éroport Narita de Tokyo, le 31 octobre 2008 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[19/12/2008 08:41:24] TOKYO (AFP) La deuxième compagnie aérienne japonaise, All Nippon Airways (ANA), a annoncé vendredi qu’elle reportait sine die sa décision d’acheter des avions très gros porteurs Airbus A380 ou Boeing B747-8, en raison de la crise économique mondiale.

Un comité de sélection avait été mis en place par ANA l’été dernier avec pour mission de décider si la compagnie avait besoin ou non d’avions très gros porteurs et, dans l’affirmative, de choisir entre l’A380 et le B747-8.

Cependant, “ANA a décidé de reporter la sélection de son futur type de gros porteur, au vu des changements inattendus dans son environnement opérationnel depuis la crise financière de septembre”, a expliqué dans un courrier électronique le porte-parole d’ANA Rob Henderson.

L’avionneur européen Airbus misait fortement sur ce possible contrat pour introduire son très gros porteur sur le marché japonais, dominé pratiquement sans partage par son concurrent américain Boeing.

Jusqu’à récemment, la presse évoquait la possibilité d’un achat de cinq ou trois A380 par ANA. La décision, qui devait initialement être prise en novembre, avait cependant déjà été ensuite différée à janvier.

Il y a quelques jours, le président exécutif d’ANA, Mineo Yamamoto, avait en outre indiqué, dans un entretien accordé au journal économique Nikkei, que la compagnie allait réduire ses investissements en capital de quelque 20% par rapport aux prévisions antérieures, pour éviter les prises de risque financier dans cette période où les fonds sont difficiles à obtenir, même pour les entreprises qui ne sont pas au bord de la faillite.

Lors de la publication de ses résultats semestriels fin octobre, ANA avait déjà fortement dégradé ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfices pour l’ensemble de l’exercice 2008-2009, victime du ralentissement économique qui s’est durement répercuté sur la demande, en chute.

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Un Airbus A380 (Photo : Mike Clarke)

ANA, qui a pourtant dégagé un bénéfice net de 22 milliards de yens (169 millions d’euros) au premier semestre, a dit alors s’attendre à ce que son gain net annuel soit inférieur, pour s’établir à 17 milliards de yens.

Son chiffre d’affaires, qui était escompté au départ à 1.510 milliards de yens, devrait plafonner à 1.460 milliards et son bénéfice d’exploitation n’est plus espéré qu’à 55 milliards contre 80 milliards auparavant.

“Compte-tenu de la tourmente financière, du ralentissement de l’activité économique et d’une baisse de la demande telle que nous ne pouvions l’imaginer au début de l’année budgétaire, nous nous trouvons dans l’obligation de revoir nos objectifs”, s’était alors désolée la compagnie.