«Pour qu’il y ait des corrompus, il faut qu’il y ait des corrupteurs»

Cette déclaration a été faite par Lamine Hafsaoui, PDG de la Banque
tunisienne de Solidarité et un des intervenants au débat sur l’environnement
institutionnel à propos des critiques adressées par les jeunes sur le manque
d’éthique et de transparence ainsi que sur certaines pratiques émanant des
certains représentants qui n’honorent pas l’Administration tunisienne.

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S’il est aussi vrai que pour qu’il y’ait des corrompus, il faut qu’il y
ait des corrupteurs, il est d’autant plus vrai que nous devrions
ambitionner que dans notre administration, il y’ait des incorruptibles.
Mais nous savons tous que ceci ne peut arriver que dans un monde idéal et
qu’on ne peut effacer corrompus et corrupteurs de la surface de la terre.
Le mieux que nous pourrions faire est de dénoncer toutes les pratiques
illégales qui peuvent se produire devant nous ou qui peuvent nous toucher
directement et ne pas se contenter d’en parler dans le secret et à huit
clos.

Toutes les administrations publiques sont dotées de bureaux de contrôle
ou de sécurité* à la disposition de personnes lésées ou de plaignants qui
ont subi des intimidations de la part de certains agents représentant
l’Administration. Utilisons les et arrêtons ce raisonnement populaire qui
justifie notre démission, celui du style « Y jaal blah yji à la ghir idaya »
Que son châtiment ne vienne surtout pas de moi ! Si nous continuons à
raisonner de cette manière, la corruption gagnerait du terrain et bientôt
personne ne pourra y échapper. La lutte contre la corruption ne relève pas
de la responsabilité de l’Etat uniquement, elle est surtout la
responsabilité de tout citoyen qui se respecte et qui croit en son droit de
préserver ses acquis. Quelqu’un a dit un jour que le mal avance parce que le
bien recule. Faisons en sorte que le bien résiste et ne recule pas.

*Les douanes tunisiennes en sont pourvues et appellent les personnes
lésées à y déposer leurs plaintes ou leurs réclamations.

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