Banques Maghrébines : Pas d’impact de la crise, mais une comtamination d’ordre macroéconomique est possible

Selon une étude réalisée dernièrement par l’agence de
notation Fitch Ratings, «les secteurs bancaires marocain, tunisien et algérien
restent largement isolés de la crise financière internationale. Les éventuelles
répercussions négatives de celle-ci sur les banques restent très limitées».
Reste qu’une contamination d’ordre macroéconomique pourrait avoir lieu sous
l’influence de la chute brutale du PIB des pays développés européens en 2008 et
en 2009. La reprise n’aura lieu qu’en 2010, selon l’étude.

Les mesures réglementant les contrôles de change ont eu un grand avantage
pour éviter au secteur bancaire tunisien l’impact de la crise estiment les
rédacteurs de l’étude parlant de la Tunisie. Sans oublier le nombre assez limité
de banques non résidentes qui ne détiennent que 7% du total des actifs bancaires
en fin avril 2008.

Concernant les banques résidentes, l’agence «ne s’attend pas à ce que les
banques résidentes subissent des pertes résultant d’éventuels engagements envers
des établissements en difficulté ou de banques nord-américaines en faillite,
celles-ci n’étant pas des contreparties traditionnelles des banques
tunisiennes».

Les actifs en devises étrangères des banques tunisiennes représentaient 8% du
total de leurs actifs à fin avril 2008. Ils étaient très majoritairement
constitués de dépôts auprès des banques, avec une exposition mineure au marché
international de la dette par l’intermédiaire des banques non-résidentes (0,3%
du total des actifs bancaires à fin avril 2008). Selon Fitch, ces chiffres sont
demeurés dans la même fourchette au 3ème trimestre 2008 malgré l’absence
d’informations qui lui auraient permis de se faire une idée plus précise de la
situation.

L’étude révèle également que les dépôts des clients non-résidents sont de
l’ordre de 12% du total des dépôts clientèle tout comme le financement des
banques en Tunisie ne dépends aucunement des marchés de dette internationaux.

Pour le Maroc, un cadre réglementaire contraignant aurait évité la crise de
s’étendre puisque les banques ne peuvent pas avoir des engagements importants
envers des contreparties étrangères. Seuls 4% du total de l’actif et 3% du
passif bancaire sont investis en devises étrangères.

Quant à l’Algérie, l’étude estime que «la plupart des banques résidentes (qui
représentent l’essentiel des actifs bancaires) disposent de bons ratios
prêts/dépôts grâce à une large base de dépôts clientèle et sont peu dépendantes
du refinancement sur le marché de gros. Les opérations sur le marché
interbancaire ne sont autorisées qu’en dinars algériens».

M.O.