Injecter 2% de son PIB dans l’économie peut empêcher une récession, selon un expert de l’ONU

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érentes devises (Photo : Laurent Fievet)

[01/12/2008 10:11:39] DOHA (AFP) Si chaque pays consacrait 1 à 2% de son PIB aux plans de sauvetage de l’économie, cela devrait suffire pour empêcher, à l’échelle du monde, une récession, estime un expert de l’ONU dans une interview à l’AFP, en marge de la conférence sur le financement du développement de Doha.

Rob Vos, directeur de la division politique du développement et analyse à l’ONU, est l’auteur principal du “Rapport sur la situation et les perspectives économiques mondiales 2009”, qui a été présenté lundi à la conférence.

Il affirme qu'”une relance d’environ 1 à 2% du PIB à l’échelle mondiale devrait suffire à empêcher une croissance négative”.

Si on procède ainsi, souligne-t-il, “il devrait y avoir une reprise, peut-être pas dès 2009 mais en 2010, à moins que les marchés ne s’effondrent davantage entre temps”.

Selon cet expert économique, des stimulants de “la même ampleur” que les plans de plusieurs centaines de milliards de dollars décidés par les Etats-Unis et plusieurs pays d’Europe seraient nécessaires pour empêcher l’économie mondiale de décroitre l’année prochaine.

Et il faut que ces stimulants soient réels et non pas des engagements qui ne seraient pas suivis d’effet, prévient M. Vos, conseillant de les utiliser pour “faire revenir la confiance” sur les marchés financiers et dans le secteur privé.

L’Union européenne a proposé un programme de relance qui serait autour du niveau du PIB recommandé par l’expert de l’ONU pour l’ensemble du monde.

La semaine dernière, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a annoncé une enveloppe de 200 milliards d’euros pour relancer l’économie des 27 Etats membres.

Cette “approche converge avec celle de la Grande-Bretagne”, relève M. Vos.

Les Etats-Unis sont l’un des pays qui ont adopté une approche plus large, incluant des garanties pour des dépôts bancaires et des prises de participation dans des banques, fait remarquer l’expert onusien.

A la question de savoir d’où proviendrait l’argent, M. Vos souligne que “certains pays en développement ont amassé des réserves en devises qui peuvent être utilisés comme des stimulants” à l’échelle nationale.

La Chine, en particulier, dispose de réserves de 1.600 milliards de dollars, soit 40% de son PIB, alors que les pays exportateurs de pétrole ont de larges réserves en devises, rappelle l’expert.

Mais il reconnaît que les pays pauvres peuvent éprouver des difficultés à mobiliser des enveloppes de relance économique.

Pour Rob Vos, l’argent de la relance doit être utilisé pour les “dépenses sociales” sur la santé et l’éducation. Selon lui, la crise asiatique de la fin des années 90 a démontré que dans les pays en développement ces dépenses peuvent être efficaces et avoir des effets bénéfiques à long terme pour l’économie.

Il défend “des schémas de protection sociale pour les enfants pour qu’ils n’arrêtent pas l’école” et des programmes de lutte contre les maladies, estimant que cela égalerait dans leurs effets à long terme les programmes financiers de relance.

Il y a également un besoin, souligne M. Vos, de réaliser des infrastructures et des “investissements massifs et à long terme pour la sécurité énergétique et le climat”.