Le pétrole en baisse en Asie, à la veille d’une réunion de l’Opep

[28/11/2008 14:20:44] LONDRES (AFP)

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à Saint-Louis dans le Missouri (Photo : Whitney Curtis)

Les cours du pétrole reculaient encore vendredi en début d’échanges européens, à la veille de la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et dans une ambiance morose sur les marchés et sur fond d’échanges limités au lendemain de la fête de Thanksgiving.

Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 52,85 dollars, perdant 28 cents par rapport à la clôture de mercredi soir.

A la même heure, le prix du baril de “light sweet crude” pour livraison en janvier, coté sur le marché new-yorkais Nymex, s’échangeait à 53,42 dollars, en baisse de 1,02 dollar, lors des échanges électroniques.

Les cours se préparent donc à finir plus stables une semaine qui avait commencé en dents de scie : après avoir gagné plus de 4 dollars lundi, ils en ont abandonné 3 mardi, repris 2 mercredi et reperdu moins d’1 dollar jeudi.

Les variations des cours du pétrole se sont tassés avec le long week-end de Thanksgiving aux Etats-Unis et alors que les Bourses évoluaient en petite baisse.

“Il y a eu une très forte corrélation entre les marchés d’action et les cours du pétrole récemment, tous les marchés semblant évoluer de concert alors que les investisseurs essaient de trouver l’endroit le plus sûr pour placer leur argent” observait Torbjoern Kjus de DnB NOR Markets.

“Les marchés d’action sont actuellement le meilleur thermomètre de l’atmosphère générale : quand ils baissent, les cours du pétrole baissent, et inversement” ajoutait l’analyste.

Les cours pourraient cependant être soutenus par l’incertitude entourant la réunion de l’Opep samedi au Caire : le cartel pétrolier y tiendra une réunion “consultative” au cours de laquelle il examinera les données du marché et pourrait décider de réduire sa production.

Le secrétaire général de l’Opep, Abdallah el-Badri, a reconnu vendredi que le marché était “trop approvisionné”. M. el-Badri a expliqué que les stocks pétroliers des pays industrialisés de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) représentent 55 jours de consommation, ce qui est trop pour l’Opep.

Iran et Venezuela, les membres durs de l’organisation, ont déjà ouvertement prôné une nouvelle baisse de la production avant la fin de l’année.

L’Opep avait annoncé le 24 octobre une baisse de 1,5 million de barils par jour de sa production, qui a échoué jusqu’à alors à enrayer la chute des prix : le brut ont plongé de près de 70% depuis la mi-juillet.

Parmi les facteurs baissiers, les analystes de Barclays Capital ont également souligné l’importance du rapport mensuel de l’Agence américaine à l’énergie (EIA), publié après la clôture des échanges américains mercredi et qui “a offert (comme cela a récemment été le cas) une image de la demande plus faible que ce que laissent penser les données hebdomadaires”.

Selon les analystes, la révision des chiffres du marché pétrolier américain pour septembre montre une diminution de l’offre d’un million de barils tandis que la demande se réduisait de 2,6 millions de barils par jour, par rapport à la même période l’an dernier.

“Si l’ouragan Gustav rend plus compréhensible la baisse de l’offre, les chiffres sur la demande illustrent bien à quel point elle faiblit aux Etats-Unis” jugent-ils.