Confronté à la crise, PSA Peugeot Citroën supprime 3.550 emplois en France

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îne de montage d’une Citroën C6, le 28 avril 2006 à Rennes (Photo : Andre Durand)

[20/11/2008 23:24:14] PARIS (AFP) Confronté à une crise d’ampleur mondiale, le groupe automobile PSA Peugeot Citroën a annoncé à son tour jeudi un plan de réduction de ses effectifs de 3.550 emplois en France par des départs qu’il affirme “volontaires”, dont 850 pour le seul site de Rennes.

Ces mesures ont suscité de vives réactions de syndicats, à l’instar de la CGT qui a jugé “révoltant” un troisième plan de suppression d’emplois “en moins de 18 mois”, tandis que FO a demandé que l’Etat “fasse quelque chose pour l’automobile”.

Après un recul sévère des grands marchés automobiles d’Europe aux troisième et quatrième trimestres, PSA anticipe une nouvelle baisse d’au moins 10% sur ces marchés en 2009.

Pour le directeur des ressources humaines de PSA, Jean-Luc Vergne, “ne rien faire (…) pourrait, à terme, remettre en cause la pérennité du groupe et de ses 200.000 emplois”.

Dans ce contexte, le groupe met en place un programme de départ volontaires avec un volet qui concernera 2.700 emplois sur l’ensemble des sites français.

En outre l’usine de Rennes fait l’objet de mesures spécifiques. PSA explique que le segment des voitures de moyenne et haut de gamme qui y sont fabriquées (Citroën C5, C6, Xsara Picasso, Peugeot 407) est en recul, ce qui se traduit par “une forte sous-activité de plus de 20%”.

Un programme de départs volontaires pour 850 personnes sera lancé, ainsi que le redéploiement de 900 “ouvriers polyvalents” vers des sites fabriquant des véhicules plus petits (Sochaux, Mulhouse, Aulnay, Poissy notamment).

Le groupe souligne que “l’avenir du site de Rennes n’est nullement en question” et qu’un nouveau véhicule y est prévu à la fin 2010.

Ces mesures de “redéploiement des emplois et des compétences” seront présentées lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire le 2 décembre. Un comité d’entreprise local sera organisé dans la foulée pour ce qui concerne Rennes.

Les départs volontaires concerneront des emplois “de structure”, c’est-à-dire les ouvriers professionnels, les employés, les techniciens, les agents de maîtrise, les cadres.

“C’est révoltant”, a lancé la CGT de PSA, en accusant la direction du constructeur de vouloir “faire peser tous les frais de la crise sur l’ensemble des salariés”.

Pour le syndicat FO de PSA, “il y a urgence: l’Etat a su mettre de l’argent pour aider les banques, il serait temps aujourd’hui qu’il se réveille et qu’il fasse quelque chose pour l’automobile”.

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a déploré que les salariés soient “laissés sur le carreau” alors que “des mesures pour le sauvetage des banques et des entreprises ont été prises”.

Ce nouveau programme de départs volontaires, venant après des précédents plans en 2007 et 2008, vise à “préserver la pérennité du groupe et la compétitivité des centres de production”, a déclaré un porte-parole du groupe. Face à “une situation sérieuse”, il “convient de faire preuve d’adaptation et de réactivité”, a-t-il ajouté.

Fin octobre, PSA avait revu en baisse ses prévisions de ventes mondiales désormais attendues en baisse de 3,5% en 2008, et de rentabilité à 1,3% de marge opérationelle.

Dans le même temps, le groupe annonçait une réduction de sa production au quatrième trimestre de 30% par rapport à ses prévisions, pour réduire ses stocks. Dans ce cadre, toute une série de fermetures partielles, de quelques journées à quelques semaines, ont été annoncées sur les sites de production. Dernière en date, l’usine de Sochaux (Doubs) arrêtera sa production pendant un mois du 8 décembre au 6 janvier, soit une semaine de plus que prévu initialement.

PSA avait déjà lancé un plan de départs volontaires en 2007 auquel 6.600 personnes ont souscrit pour un objectif initial de 4.800 départs, puis un autre début 2008 avec 411 départs sur les 1.090 escomptés.