Evolution du nombre de demandeurs d’emploi en France (septembre) |
[30/10/2008 19:50:26] PARIS (AFP) La hausse du chômage, aggravée par la crise économique et financière, s’est poursuivie en septembre, à un rythme toutefois plus faible qu’en août, cette augmentation justifiant selon le gouvernement les mesures sur l’emploi annoncées mardi par Nicolas Sarkozy.
Le nombre de chômeurs inscrits à l’ANPE en catégorie 1 (personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n’ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé) est en hausse de 0,4% (+8.000 personnes) en septembre par rapport à août, a annoncé le ministère de l’Economie, confirmant les fuites du Canard Enchaîné et de i-Télé mercredi.
Sur un an, la tendance à la baisse du chômage observée depuis 2005 s’est renversée: le nombre de demandeurs d’emploi est en hausse de 0,8% par rapport à septembre 2007. Et la barre symbolique des 2 millions de chômeurs se rapproche, à 1.957.600.
La hausse “contenue” de septembre est “une hausse malgré tout” mais elle est “moins alarmante que les chiffres du mois d’août” qui étaient “vraiment mauvais” (+2,2% à +41.300 chômeurs), a déclaré la ministre de l’Economie et de l’Emploi, Christine Lagarde à l’AFP.
“Cela justifie pleinement l’ensemble des mesures que le président de la République a annoncé dans les Ardennes, que ce soit l’accélération de la fusion (ANPE-Assedic) au sein de Pôle emploi”, ou la mise en place de la “sécurité sociale professionnelle”, a affirmé Mme Lagarde, évoquant un “branle-bas de combat sur la réduction des premiers temps de chômage”.
ésident français Nicolas Sarkozy (G) et la ministre de l’Economie et de l’Emploi, Christine Lagarde (D), le 23 octobre 2008 à Annecy (Photo : Fred Dufour) |
Nicolas Sarkozy a notamment annoncé mardi 100.000 contrats aidés supplémentaires en 2009, portant leur nombre total à 330.000, ainsi qu’une généralisation du contrat de transition professionnelle (CTP), actuellement expérimenté dans sept bassins d’emploi pour aider les salariés à se reclasser. Seulement 1.000 personnes bénéficiaient du CTP en septembre, selon l’Unedic.
Des annonces qualifiées par le PS de “mesurettes” face à l’ampleur de la crise.
En raison de la crise, “on s’attend à avoir des chiffres qui ne seront pas bons pendant des mois et des mois”, a dit jeudi le ministre du Travail, Xavier Bertrand, sur RMC/BFM-TV.
Les jeunes sont “les plus touchés” (+1,4% en septembre, +2,5% sur un an), a précisé Mme Lagarde, qui y voit “le signe de fins de CDD, de fins de mission d’intérim et de licenciements”. “Ce sont les plus récemment entrés qui sont les premiers à sortir”, a-t-elle affirmé.
Si le nombre mensuel de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE est considéré par les experts comme un indicateur moins fiable que le taux trimestriel du chômage au sens du BIT (à 7,2% au second trimestre, plus bas depuis 25 ans), la hausse du mois de septembre n’en est pas moins inquiétante.
D’autres indicateurs vont d’ailleurs dans ce sens. Les prévisions de l’Unedic s’assombrissent (+46.000 chômeurs en 2008), l’Insee table sur un taux de chômage de 7,4% à la fin de l’année, plusieurs plans de réduction d’effectifs sont annoncés et des entreprises comme Renault, PSA ou ArcelorMittal procèdent à des arrêts temporaires de production.
Le chef de l’Etat a affirmé jeudi qu’on ne pourrait “pas éviter qu’il y ait des licenciements”.
Malgré cela, le gouvernement vise toujours un taux de chômage de 5% en 2012, une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy. “Il faut se fixer des objectifs ambitieux”, a répété Mme Lagarde. Elle a reconnu qu’il était “très difficile de se placer à échéance de trois ans tant il y a de volatilité actuellement”.