Allemagne : Merkel devant le parlement pour tenter de rassurer les marchés

 
 
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ère allemande Angela Merkel à Berlin, le 17 septembre 2008 (Photo : Michael Gottschalk)

[07/10/2008 12:58:46] BERLIN (AFP) La chancelière allemande Angela Merkel devait une nouvelle fois monter au créneau mardi pour tenter de calmer les marchés, en ouvrant un débat parlementaire consacré à la crise financière.

Face à la gravité de la situation, Mme Merkel a convoqué à la chancellerie lundi soir les chefs des groupes parlementaires du Bundestag et annoncé qu’elle prononcerait une déclaration gouvernementale mardi à 15h10 GMT devant les députés. Le débat est prévu pour durer ensuite une heure et demie.

Malgré les discours et les interventions de ces derniers jours, les marchés financiers restaient peu sensibles aux efforts gouvernementaux, alors que les commentateurs rappelaient à l’envi le marasme des années 30.

L’indice Dax des valeurs vedettes de la Bourse de Francfort reprenait certes de timides couleurs mardi à 11H45 GMT (+0,74%), mais les valeurs bancaires étaient en pleine débâcle, Deutsche Bank ayant été obligée de démentir des rumeurs sur un manque de liquidités.

Les particuliers eux ont gardé leur calme, visiblement rassurés par la gigantesque garantie apportée dimanche par l’Etat pour couvrir l’épargne des ménages. Mais s’ils n’ont pas vidé leurs comptes, ils trouvent de plus en plus refuge dans l’or, valeur sûre par excellence. “La demande d’or physique est actuellement trois à cinq fois plus importante que normalement”, a affirmé à l’AFP Gunter Siegel, de la société Westgold près de Hanovre (nord du pays), spécialisée dans le commerce du métal précieux.

Depuis le week-end pourtant, le gouvernement a joué le pompier en prenant plusieurs décisions chiffrées en dizaines de milliards d’euros.

Pour sauver l’épargne populaire, Mme Merkel a fait un geste spectaculaire et historique en lui apportant une garantie totale. Le ministère des Finances évalue ce “signal lancé aux gens” à plus de 1.000 milliards d’euros.

Mme Merkel doit préciser au Bundestag les contours de cette mesure, a indiqué le ministre de l’Economie Michael Glos. Certains ont réclamé une loi pour l’encadrer, ce que ne prévoit pas Berlin pour l’instant.

Le gouvernement a aussi cherché à éviter un effet de contagion en sauvant la banque immobilière Hypo Real Estate (HRE), dont le patron Georg Funke a démissionné mardi, par un plan de sauvetage de 50 milliards d’euros ficelé avec des banques et assureurs allemands, le plus important de l’histoire du pays.

Mais les spéculations continuaient autour d’une éventuelle garantie générale que Berlin pourrait apporter à tout le secteur bancaire, nourries par des propos énigmatiques du ministre des Finances Peer Steinbrück.

Lundi, il a dit tantôt avoir dans les tiroirs un “plan B”, tantôt envisager le “déploiement d’un parapluie” pour protéger le secteur, afin de ne pas avoir à régler “un cas après l’autre” de banques en difficultés. Mais il n’a fourni aucun détail.

Ce qu’a en revanche redit clairement Berlin, c’est son opposition à la création d’un fonds européen commun aux 27 pays de l’Union européenne pour aider leurs institutions financières à combattre la crise.

“Chaque pays doit faire face à ses propres responsabilités”, a répété la chancelière, en recevant le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi lundi soir.

M. Steinbrück avait déjà été clair un peu plus tôt: “nous refusons, la chancelière et moi, un parapluie européen dans lequel en tant qu’Allemands nous devrions verser pour un pot commun sans avoir le contrôle et sans savoir ce que devient l’argent allemand”.

 07/10/2008 12:58:46 – Â© 2008 AFP