La Bourse de Tunis : A quand la vitesse de croisière ?


Par Imededdine Boulaâba

Avec l’intensification de
plus en plus soutenue des échanges internationaux et la montée irrésistible
du marché financier mondial, la Bourse est devenue, de nos jours, l’une des
sources majeures du financement de l’économie nationale et le lieu de
prédilection des investisseurs, des épargnants et des différents détenteurs
de portefeuilles pour acheter et vendre des titres de capital ou de créance
émis par les entreprises, les pouvoirs publics et les collectivités locales.
Il s’agit donc d’un rôle de premier ordre pour assurer la liquidité des
titres détenus, permettre aux émetteurs de se procurer des fonds à même de
stimuler leur croissance en faisant appel au public et participer ainsi à
l’attractivité du site Tunisie pour les investissements directs étrangers en
développant l’image du pays auprès des grandes places monétaires.

Atouts et ambitions

«La Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) se présente en partenaire
pour le développement des entreprises tunisiennes, la réalisation de leurs
plans d’expansion et leurs objectifs d’internationalisation», nous dit
Monsieur Kais Kriaa, analyste financier et intermédiaire en Bourse, qui met
l’accent sur le rôle de la B.V.M.T dans la diffusion la plus large de la
culture de transparence, de bonne gouvernance et de communication financière
donnant ainsi l’exemple, ajoute notre interlocuteur, d’un cadre législatif
et réglementaire moderne, conforme aux standards internationaux, aux
exigences de professionnalisme et de solidité monétaire pour garantir les
intérêts des différents intervenants sur le marché.

La mise en place, en octobre 1996, du système de cotation électronique NSC,
le lancement, à partie d’avril 1998, de l’indice TUNINDEX et le passage au
Marché Alternatif à la fin de l’année 2007 (réservé aux petites et moyennes
entreprises dotées de capacités d’expansion prometteuses) sont autant
d’indices, insiste M. Kais Kriaa, d’une stratégie visant à inscrire
l’épargne boursière dans les habitudes des épargnants, à renforcer le rôle
des sociétés d’intermédiation dans la dynamisation des échanges et à ancrer
le recours au financement boursier dans la culture managériale des
entreprises tunisiennes, habituées, depuis des lustres, à des procédures
bancaires, jugées garantes du secret des sociétés et de la pérennité de la
capitalisation.

Pour un second souffle:

«Afin de hisser notre place boursière au rang de ses similaires au Maroc ou
en Egypte, il faut, à tout prix, convaincre le tissu industriel tunisien à
caractère familial, traditionnellement réticent à toute forme de dévoilement
de ses états comptables, de s’orienter vers l’épargne publique pour
diversifier ses sources de financement, profiter des avantages fiscaux de la
titrisation et envisager une croissance entrepreneuriale fondée sur une
levée de capitaux directement auprès des investisseurs, à moindre coût»,
clame M. Khaled Zribi, Directeur Général d’une société d’intermédiation
chargée de la négociation des titres en Bourse, qui appelle à un surcroît
d’effort de communication envers les opérateurs économiques du pays pour les
inciter à suivre l’exemple du Groupe «Poulina» dont l’introduction en Bourse
a soulevé, récemment, indique M. Zribi, une vague d’optimisme sans précédent
dans les différents milieux d’affaires et chez l’ensemble des parties
prenantes d’un marché financier, avide d’opérations de diffusion
capitalistique.