Investissements koweitiens dans le ciment tunisien


Par Mohamed Fateh

Les portails d’informations de la région du Golfe arabe bruissent et
répercutent la dernière nouvelle. La société d’investissement koweïtienne,
Global Investment House (Global), a officiellement annoncé qu’elle vient de
signer un accord avec l’entreprise tunisienne Bina Holding, pour développer
conjointement une cimenterie, qui sera baptisée Carthage Ciment. Et c’est
une entreprise suisse PEG, qui sera chargée de la direction du projet.

 

Une carrière a été acquise dans le cadre de ce partenariat tuniso-koweitien.
Avec ses 220 hectares, il s’agit de l’une des carrières de gravier les plus
importantes au Maghreb, et elle est située à 25 km de notre capitale.

 

A noter que la demande en ciment en Tunisie est en croissance continue. Elle
est ainsi passée de 4,2 millions de tonnes en 1998 à plus de 7 millions de
tonnes en 2007. Dans notre pays, la production de ciment a été multipliée
par 13 au cours des 30 dernières années, passant de 500.000 tonnes par an en
1976 pour atteindre près de 7 millions de tonnes en 2007.

 

La demande insatisfaite en ciment est estimée à 2 millions de tonnes par an,
et les investisseurs estiment qu’il y a encore de la place pour une nouvelle
capacité de production de 4 à 8 millions de tonnes. De quoi satisfaire la
demande croissante de 2010 à 2015.

 

Surtout quand on prend en compte les besoins croissants suscités par les
mégaprojets immobiliers qui vont démarrer dans notre pays. Sans parler de
nos exportations de ciment vers l’Algérie, la Libye, comme pour la (presque)
totalité du Bassin méditerranéen.

 

M. Omar El-Quqa, vice-président de la société koweitienne a fait remarquer
que: «la cimenterie vient au bon moment pour répondre aux besoins des
investissements immobiliers ainsi que pour le développement à grande échelle
des infrastructures en Tunisie. La carrière représente un élément clé pour
le développement d’une cimenterie. D’autre part, on dispose d’énormes
gisements de calcaire de qualité, de marne et d’argile, exploitables
immédiatement. Et enfin, la carrière bénéficie d’une situation stratégique
exceptionnelle puisqu’elle est à 25 km de la capitale, qui représente plus
de 50% de la consommation globale de ciment en Tunisie».

 

El-Quqa a également affirmé qu’«il n’y a pas besoin d’attendre l’achèvement
de la cimenterie pour commencer à engranger des revenus. On peut déjà vendre
4 à 5 millions de tonnes de gravier par année.

 

Global recherche du reste des opportunités similaires dans le secteur des
matériaux de construction en Afrique du Nord, principalement en Algérie et
au Maroc.

 

Le boom de l’immobilier tunisien trouvera aussi de quoi alimenter les
bétonnières. Question ciment, on sera donc armé pour faire face à toutes les
éventualités. D’autant plus que la Tunisie table sur un PIB en croissance
continue, pour un taux de 6,1% jusqu’en 2011. Et le gouvernement compte
notamment moderniser les infrastructures, en développant le réseau routier,
élargissant les routes existantes. Les nouveaux aéroports, et les
raffineries de pétrole naissantes, constituent donc autant de marchés
potentiels pour le groupe.