Rapport du FEM sur les facilitations au commerce international : Classement mitigé de la Tunisie…


Par Abou SARRA

La Tunisie a été classée 1ère au Maghreb et en Afrique, 3ème
dans la région arabe et 49ème dans le monde sur un total de 118
par le premier rapport du Forum économique mondial (FEM) sur les
facilitations au commerce international (Global Enabling Trade Report, 18
juin 2008).

 

Ce bon classement vient illustrer, en toute logique économique, l’ouverture
de la Tunisie au commerce et aux investissements internationaux, une des
composantes de la stratégie de développement économique du pays.

 

Et pourtant, le même rapport souligne, paradoxalement, que «la Tunisie reste
quelque peu fermée à la concurrence internationale et la rend responsable de
l’une des plus hautes barrières tarifaires». Il s’agit des droits de douane
que les produits étrangers devront supporter à leur entrée sur le territoire
national. La Tunisie est classée dans cette sous rubrique 114ème
sur un total de 118.

 

Ce mauvais score est trop sévère a priori. Il ne semble pas tenir compte des
réalisations accomplies, ces dernières années, en matière de facilitations
du commerce extérieur.

 

Parmi celles-ci, figurent en bonne place : une option irrévocable, au plan
institutionnel, pour la libéralisation des échanges avec l’extérieur ;
l’adhésion, depuis janvier 2008, à la zone de libre-échange
euro-méditerranéenne pour les produits manufacturés ; l’ouverture des
activités portuaires aux privés ; la modernisation de l’infrastructure et
option pour le transport multimodal ; la réglementation incitative à
l’investissement étranger et un régime off shore souple dynamique et
totalement engagé dans la mondialisation (ce régime assure à lui seul 70%
des échanges extérieurs du pays) ; et un code de douane new look adapté aux
standards internationaux.

 

Ce code a pour ultime but d’être en harmonie avec les réglementations
douanières internationales, particulièrement de l’Union européenne, de
renforcer la compétitivité de l’économie du pays, d’encadrer au mieux la
relation douane – entreprise – particulier, d’en améliorer la visibilité,
d’instituer des garanties en faveur des opérateurs et d’adapter la
législation douanière avec les engagements pris au plan international
(conventions, accords de libre échange…).

 

Plus simplement, avec ce nouveau code, l’accent est mis sur la réduction à
tous les niveaux des coûts au profit des entreprises exportatrices et
importatrices.

 

Vient ensuite la liasse unique et celle du transport et leurs corollaires :
la simplification des documents et leur dématérialisation, l’instauration de
liaisons d’échange d’informations par voie électronique, entre tous les
intervenants dans la chaîne commerciale, logistique et financière impliquée
dans les opérations d’importation et d’exportation, autant d’atouts qui
devaient être en principe pris en considération par le rapport du FEM.

 

Pour mémoire, l’Enabling Trade Index utilisé dans ce premier rapport du FEM
mesure les facteurs, les politiques et les services qui simplifient la libre
circulation des marchandises à travers les frontières et jusqu’à
destination. L’indice se penche sur les facteurs qui encouragent le commerce
dans quatre domaines: l’accès au marché, l’administration douanière,
l’infrastructure de transport et de communications et l’environnement
commercial.

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