Le Japon renforce son système d’alerte précoce des séismes et tsunamis

 
 
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éseau National de Surveillance Sismique (RENASS) à Strasbourg (Photo : Olivier Morin)

[03/07/2008 13:37:54] TOKYO (AFP) L’Agence nationale de météorologie japonaise va disposer prochainement d’un lot supplémentaire de détecteurs de séismes et de tsunamis, qui seront plongés en mer au large de l’archipel pour renforcer les outils d’alerte anticipée.

Embarqués à bord du Subaru, un bateau câblier appartenant à une filiale du premier groupe de télécommunications japonais NTT, ces appareils sensibles et truffés de composants électroniques, ainsi que le câble de télécommunications optique de 220 kilomètres qui les porte, ont quitté jeudi le port de Yokohama, près de Tokyo. Auparavant avait eu lieu une cérémonie censée chasser les mauvais esprits, conduite par un prêtre shintoïste.

“Il s’agit d’une opération importante qui nécessite une longue préparation. Rien que pour monter le câble à bord, il faut deux jours”, a expliqué Kenji Hishiki, un ingénieur du groupe d’électronique NEC, fournisseur et installateur du système.

Ce nouvel ensemble, composé de huit imposants détecteurs (5 pour les séismes et 3 pour les tsunamis), sera placé dans la zone dite “Tokai”, au sud du centre de l’île principale de Honshu.

Le tout complètera une infrastructure déjà en place à proximité, portant à neuf le nombre de sismomètres et à quatre celui des instruments de détection de raz de marée.

D’autres dispositifs similaires sont également en place ailleurs au large des côtes sud et ouest nippones, à des emplacements judicieux pour ressentir les effets des mouvements telluriques.

Les nouveaux capteurs, qui traceront une ligne convergeant vers le rivage, seront disposés à une profondeur de un ou deux kilomètres.

“Ils doivent chacun être placés à des endroits précisément définis par l’agence de météo”, a souligné M. Hishiki.

L’agence a établi la carte de positionnement de ses détecteurs en fonction de l’activité sismique enregistrée ces dix dernières années aux pourtours et sur l’archipel, lequel subit environ 20% des séismes les plus violents enregistrés annuellement dans le monde.

Le vaste réseau de sismomètres de l’Agence de météo sur les terres émergées et en mer permet de suivre l’évolution des mouvements des plaques tectoniques, en véhiculant les données collectées à très haut débit jusqu’à ses infrastructures informatiques, via les câbles de fibre optique connectés aux détecteurs.

Le système unique d’alerte anticipée japonais, basé sur la différence entre les vitesses de propagation des deux types d’ondes émises lors d’un séisme, permet en théorie de détecter un séisme quelques secondes avant qu’il ne soit ressenti à la surface de la terre.

Cela permet, dans certains cas, de prévenir en temps réel les populations via des boîtiers d’avertissement spéciaux, ou en utilisant les médias et leurs infrastructures comme relais.

Même si ce laps de temps est très limité, il pourrait permettre de réduire fortement les dommages matériels et le nombre de victimes, à condition que les personnes sachent comment bien réagir à ces alarmes (ouvrir une porte pour se ménager une sortie de secours, couper le gaz, s’abriter sous une table, etc.)

 03/07/2008 13:37:54 – Â© 2008 AFP