Fonds pour les forêts du bassin du Congo : la BAD dirige, le Royaume-Uni et la Norvège financent

Lors d’une conférence de presse tenue le lundi 30 juin 2008, la Banque
Africaine de Développement a donné des explications concernant le lancement
du Fonds forestier du Bassin du Congo, et ce en présence du M. Aly
Abou-Sabaa, directeur agriculture et agro-industrie à la BAD et des
représentants des partenaires du Fonds.

 

Le Fonds forestier du bassin du Congo a été lancé, officiellement, le mardi
17 juin 2008, à Londres, au Royaume-Uni, en présence des deux co-présidents
du Fonds, le prix Nobel de la paix Wangri Maathai, l’ancien Premier ministre
canadien, Paul Martin, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, et
celui de la Norvège, Jens Soltenberg, le présidents du Groupe de la Banque
Africaine de Développement, Donald Kaberuka, ainsi que des représentants
internationaux au développement, de la société civile et du secteur privé.

 

La BAD accueillera donc, à Tunis, ses organes dirigeants (Conseil de
Direction Coordinateur, personnel technique et d’appui).

 

Le projet vise, d’après M. Abou Sabaa, à conserver les forêts du Bassin du
Congo et garantir le développement durable. La porte parole de la BAD a
ensuite expliqué que la contribution de la banque sera limitée à la
logistique et à la technique laissant le financement pour les autres
partenaires. Le projet commence actuellement avec 200 millions de dollars du
Fonds dont la moitié est attribuée par le Royaume-Uni et 50 millions de
livres sterling sont injectés par la Norvège.

 

La population directement bénéficiaire de ce projet est estimée à 50
millions de personnes. Mais d’après M. Abou Sabaa, tous les habitants de la
planète profiteront de ce Fonds puisque les forêts du Bassin du Congo sont
le noyau des poumons de la terre.

 

Rappelons que les forêts du Bassin du Congo constituent le deuxième, après
l’Amazonie, plus grand massif de forêts tropicales denses et humides du
monde. Elles s’étendent des côtés du Golfes de Guinée à l’ouest aux
montagnes du rift Albertin à l’est, de part et d’autre de l’équateur. Sa
superficie est estimée à 200 millions d’hectares et couvre 10 pays (Burundi,
Centrafrique, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République
démocratique du Congo, Tchad, Rwanda, Sao Tome et Principe).

 

Le directeur agriculture et agro-industrie à la BAD a expliqué que la
création du Fonds forestier du Bassin du Congo s’inscrit dans le cadre d’une
initiative plus large qui préconise un «Fonds global de transformation de
l’environnement» doté d’un montant d’un milliard et demi de dollars.

 

Par ailleurs, le conseil d’administration des gouverneurs de la banque a
donné son accord pour l’hébergement de ce Fonds jusqu’en 2018 au sein du
Département de l’agriculture et de l’agro-industrie selon des conditions
similaires à celles qui régissent la Facilité africaine de l’eau (FAE). Le
FBC disposera d’un conseil de direction, d’un coordinateur et d’un personnel
nécessaire pour mener à bien les activités du Fonds.

 

Ainsi, les interventions de la Banque africaine de développement dans les
pays qui constituent le Bassin du Congo portent sur 81 opérations pour un
coût de 1,7 milliard d’UC. L’agriculture occupe le ¼ des interventions,
suivie par le secteur social. Il faut également remarquer que l’approche
multisectorielle occupe une place de choix. Les opérations concernant l’eau
et l’assainissement ont connu ces dernières années un bond qui pourrait
s’expliquer par la mise en place de la Facilité africaine de l’eau. Le
nombre d’opérations concernant le secteur de l’environnement est peu élevé.
La mise en place d’un nouveau fonds et les engagements de la banque en
feront un secteur privilégié.

 


H.C.