35 heures : la CGT et la CFDT engagent l’épreuve de force dans la rue

 
 
[16/06/2008 16:56:09] PARIS (AFP)

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çois Chérèque (G) et Bernard Thibault (D) manifestent le 22 mai 2008 à Paris contre la réforme des retraites (Photo : Pierre Verdy)

La CGT et la CFDT, alliés à Sud et la FSU, engagent une épreuve de force mardi dans la rue face à un gouvernement accusé d’avoir menti sur les 35 heures.

Au même moment, certains responsables de la majorité essaient de tendre une perche aux syndicats, notamment la CFDT.

Les salariés sont appelés mardi à une contre “la déréglementation du temps de travail” induite par un projet de loi soumis mercredi au conseil des ministres. En second plan, ils manifestent aussi pour la défense du droit à une “retraite solidaire”.

Alors que CGT et CFDT se retrouvent seuls en première ligne de la contestation, sur un front syndical divisé, les deux responsables ont chacun à leur tour, dimanche et lundi, accusé le gouvernement de mensonge sur le dossier des et porté le dossier sur le plan politique.

“François Fillon et Xavier Bertrand mentent lorsqu’ils affirment que les salariés pourront choisir de conserver les 35 heures hebdomadaires” a déclaré Bernard Thibault dimanche en estimant que le gouvernement veut “prendre une revanche idéologique”.

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ève prévus le 17 juin (Photo : l)

Le secrétaire général de la CGT, sans répéter le chiffre d’un million de personnes qu’il avait souhaité début juin, a souhaité que la mobilisation soit “supérieure” à celle du 22 mai sur les retraites. Celle-ci avait rassemblé 700.000 personnes selon la CGT et près de 300.000 selon la police.

François Chérèque n’a pas fixé de seuil. Il s’est borné à souligner que son organisation n’appelait pas à la grève dans les transports pour ne pas perturber les épreuves du baccalauréat, le même jour.

Mais il a vivement dénoncé lundi “l’opération séduction” du gouvernement “vis-à-vis de sa majorité” en qualifiant de “faute politique grave” la décision du gouvernement de rédiger un projet de loi sur le temps de travail qui va beaucoup plus loin que l’accord auquel étaient parvenus les partenaires sociaux.

“La confiance sera difficile à revenir” a dit M. Chérèque selon lequel la CGT et la CFDT font figure de “victimes politiques”. Il a par ailleurs accusé le ministre du Travail Xavier Bertrand de “laisser pourrir” le sujet des retraites.

Alors que l’ancien premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin s’était inquiété début juin des conséquences “dangereuses” d’une “tension durable” avec la CFDT, l’ancien ministre du Travail Gérard Larcher –sénateur UMP comme M. Raffarin– a indiqué lundi que la majorité parlementaire serait “attentive aux demandes” CFDT et CGT. Il a évoqué de “réelles possibilités d’amendement” et de “verrous supplémentaires” au projet de réforme du temps de travail.

“Il appartient au gouvernement de montrer que la relation de confiance qui le lie notamment à François Chérèque n’est pas distendue” a-t-il dit aux Echos lundi.

Cette journée d’action survient dans un contexte de tensions, attisé par la perspective des élections prud’homales de décembre, avec les autres syndicats qui n’ont pas appelé aux manifestations de mardi.

Les responsables de FO et de la CFTC, devaient se rencontrer lundi après-midi pour faire le point sur ces dossiers, et aussi sur l’état de la recomposition syndicale induite par la réforme de la représentativité, également présentée mercredi en conseil des ministres.

Mais la très laïque Force Ouvrière et la confédération chrétienne auront sans doute du mal à acter plus que des “coopérations et des collaborations”. En revanche, l’Unsa (autonomes) et la CFE-CGC ont annoncé l’amorce d’un rapprochement.

 16/06/2008 16:56:09 – Â© 2008 AFP