Le pétrole repasse au-dessus de 125 dollars le baril à New York

 
 
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Un puits de pétrole en Californie, en janvier 2008 (Photo : David McNew)

[15/05/2008 11:18:59] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole dépassaient à nouveau les 125 dollars à New York jeudi matin, soutenus par une baisse du dollar et des craintes sur la capacité des raffineries américaines à répondre à la demande d’essence cette été, bien que les Américains aient récemment modéré leur consommation.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s’échangeait à 122,63 dollars le baril, en hausse de 77 cents par rapport à la clôture de mercredi soir sur l’InterContinental Exchange (ICE).

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en juin valait 125,10 dollars, en hausse de 88 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Au terme d’une escalade effrénée de dix jours, les cours ont atteint 126,97 dollars le baril mardi à New York et 125,90 dollars vendredi dernier à Londres.

Jeudi matin, les cours profitaient d’un rebond de l’euro qui est repassé au-dessus de 1,55 dollar pour un euro. Ce nouvel affaissement du billet vert incite les investisseurs à acheter du pétrole pour se couvrir contre l’inflation.

Par ailleurs, à l’approche de la driving season (saison des grands déplacements automobiles aux Etats-Unis), les opérateurs doutent de la capacité des raffineries américaines à répondre à la demande d’essence.

“Nous pouvons difficilement être enthousiastes en ce qui concerne l’état des infrastructures de raffinage aux Etats-Unis”, s’inquiétait ainsi Stephen Shork, un courtier américain.

“En plus des défaillances techniques du système, les marges actuelles de raffinage pourraient faire baisser l’utilisation des raffineries”, ajoutait-il.

Les raffineries américaines sont dans un état vétuste, ce qui a provoqué un nombre record d’incidents l’été dernier, ayant eu un impact négatif sur la production d’essence.

En outre, les raffineurs ne sont pas enclins à produire à plein régime car leur marge de raffinage, c’est à dire la différence empochée entre le prix de vente de l’essence et le prix d’achat du brut, est actuellement très faible.

La semaine dernière, la cadence des raffineries a néanmoins légèrement progressé, passant d’un taux d’utilisation de 85% à 86,6%.

La veille, les prix du pétrole avaient perdu un peu de terrain après le rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE). Prêtant peu d’attention aux chiffres des stocks eux-mêmes, les opérateurs s’étaient concentrés sur l’affaiblissement de la demande.

Selon le DoE, la consommation des Américains en produits pétroliers a été, sur les quatre dernières semaines, de 20,5 millions de barils par jour en moyenne, un niveau inférieur de 0,3% par rapport à un an plus tôt.

L’affaiblissement de la demande avait déjà été pointé du doigt mardi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui avait nettement révisé à la baisse ses pronostics de demande pour 2008.

Par ailleurs, le pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) produiront en 2012 cinq millions de barils par jour supplémentaires, a déclaré mercredi son président, l’algérien Chakib Khelil.

Au titre de ministre de l’Energie et des mines algérien, il a précisé que l’Algérie investirait plus de 45 milliards de dollars en 5 ans pour augmenter sa production d’énergie.

Accusée de participer à la hausse des prix pour avoir refusé depuis septembre d’augmenter sa production, l’Opep cherche à rassurer le marché, notamment sur le sujet sensible des investissements dans la production pétrolière.

Ces derniers mois, la hausse des prix s’est nourrie, entre autres, de la crainte qu’à long terme l’offre ne progresse pas aussi vite que la demande. Cette crainte se reflète notamment dans les prix à long terme du pétrole.

Le marché attend à 10H40 GMT le rapport mensuel de l’Opep.

 15/05/2008 11:18:59 – © 2008 AFP