Tunisie-Monaco : Vers un développement durable des échanges


Par Imededdine Boulaâba

Rien de tel que des
partenariats économiques pour relancer la croissance, assurer la libre
circulation des personnes et parier sur les gains éducatifs, culturels et
entrepreneuriaux, sources, depuis des lustres, de créativité, de concurrence
et de débouchés stimulants.

 

Le Forum économique
tuniso-monégasque, réuni dans sa 4ème édition le 6 mai 2008 à
l’Hôtel the Residence-Gammarth, entendait, comme l’a clairement annoncé M.
Salah-Eddine Ben Saïd, Consul Honoraire de Monaco, dans son allocution de
bienvenue, se saisir de cette nouvelle mission en Tunisie pour fructifier
davantage les relations commerciales entre les deux pays, diversifier la
structure des échanges et favoriser ce type de rencontres interentreprises,
valeur ajoutée indéniable dans la concrétisation des accords bilatéraux et
multilatéraux en cours.

 


Des opportunités à
saisir :

 

Mme Zohra Driss-Becheur,
Vice-présidente de l’U.T.I.C.A, a plaidé, tout au long de son intervention,
pour une redynamisation des passerelles professionnelles dans l’ensemble du
Bassin euro-méditerranéen tout en mettant l’accent sur les atouts de la
Tunisie, pays-tampon entre l’Afrique et l’Europe et terre de transit
millénaire où les habitants sautent d’une langue à l’autre sans problèmes.

 

«L’excellence de nos
relations d’amitié officielles autorise un regain d’optimisme pour les
acteurs économiques de nos deux pays qui doivent identifier ensemble les
secteurs susceptibles de générer un surcroît de complémentarité, levier
indispensable pour l’internationalisation de l’entreprise et son
rayonnement», conclut Mme Driss qui rappelle l’entière disposition de
l’organisation patronale tunisienne de raffermir les liens d’affaires avec
la principauté de Monaco.

 

Lui emboîtant le pas, M.
Franck Biancheri, président de la Chambre de Développement Economique de
Monaco, tout en rendant hommage au souverain monégasque, Son Altesse le
Prince Albert, véritable initiateur du premier forum réalisé en 1999, en
marge d’une visite officielle en Tunisie, a exposé l’importance, pour la
principauté, des questions liées au développement durable, aux énergies
renouvelables et aux technologies du savoir, pourvoyeuses potentielles des
emplois de demain. Il a réitéré sa totale satisfaction de voir les décideurs
économiques monégasques s’installer en force en Tunisie dans des domaines
aussi variés que l’agroalimentaire, le textile, la cosmétique et la
décoration.

 

 «Entre 2006 et 2007, les
exportations de Monaco vers la Tunisie ont augmenté de 33% et, sur la même
période, les importations ont progressé de 13% environ», clame avec
enthousiasme M. Jean-Paul Proust, ministre d’Etat de la principauté de
Monaco, qui met l’accent sur le dynamisme des 25 entreprises  présentes
pendant le forum, la diversité du tissu entrepreneurial monégasque à même
d’insuffler aux rapports bilatéraux un saut qualitatif au niveau de la
logistique, des structures financières d’intermédiation et des modes
opératoires des pistes d’audit, en adéquation avec les indicateurs de la
bonne gouvernance en cours dans les pays de l’U.E.

 


Un forum convivial :

 

Monsieur Afif Chelbi,
ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, après avoir mis en exergue
le potentiel de développement à explorer entre les deux pays, a invité les
participants au forum à profiter de l’instauration d’une zone de
libre-échange entre la Tunisie et l’Europe, à intégrer, à travers des
stratégies proactives, le projet de l’Union pour la Méditerranée et à
adopter des démarches personnalisées pour certaines velléités effectives
d’implantation.

 

 «Les premiers
investisseurs sont déjà gagnants», se plait à répéter le ministre devant un
parterre d’agitateurs d’idées économiques, impatients ; cela s’est vérifié
pendant la pause café avant même l’heure des contacts de partenariat, de
confronter les agendas, de lister les joint-ventures et de cibler les
stratégies payantes en matière de développement durable et d’essor
d’entreprises, respectueuses de l’environnement et des impératifs de la
bonne gouvernance.

 

«En accompagnant la
délégation de Son Altesse le prince Albert lors de sa visite en Tunisie en
1999, j’ai tout de suite saisi, à travers les différents contacts établis
avec les représentants de l’UTICA, les opportunités géographiques du pays,
les privilèges fiscaux en vigueur et la posture de négociation des
industriels locaux, en quête de partenariat gagnant-gagnant», nous dit M.
Joram Rózewicz, propriétaire de la Manufacture de Monaco-Porcelaine, qui n’a
pas hésité à s’installer à Nabeul, insiste-t-il, profitant de l’efficacité
du Guichet unique, des lois 72 et de la compétence des apprenants du Centre
des Arts des Feux de la région, véritable pépinière d’artisans spécialisés
dans le domaine de la poterie, de la céramique et de la verrerie.

 

Notre interlocuteur a
tenu, à la suite de l’intervention de Mme Elisabeth Ritter-Moati, Directeur
Général du Pôle Investissement et Promotion de la Chambre de Développement
Economique de Monaco dont les propos étaient axés sur la Microfinance et le
rôle des PME dans l’innovation et la création des emplois, à mettre en
valeur la complémentarité des deux rives de la méditerranée sur le plan
entrepreneurial, humain et civilisationnel.