Procès du krach du groupe Parmalat : prochaine audience le 6 mai

 
 
[14/03/2008 14:42:00] PARME (AFP)

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Pile de dossiers dans la salle d’audience du tribunal de Parme, le 14 mars 2008 lors de l’ouverture du procès Parmalat. (Photo : Giuseppe Cacace)

Quatre ans après le krach du groupe agroalimentaire italien Parmalat qui a laissé un trou de 14 milliards d’euros, le plus important procès contre le fondateur de la société Calisto Tanzi et ses principaux dirigeants a finalement débuté vendredi à Parme (nord).

Après moins de trois heures d’audience, le président du tribunal a fixé la prochaine audience au 6 mai.

Cinquante-cinq personnes comparaissent dans ce procès et sont notamment accusées de banqueroute frauduleuse et d’association de malfaiteurs, dont M. Tanzi et son ancien directeur financier Fausto Tonna, qui risquent tous les deux 15 ans de prison.

D’autres dirigeants du groupe, mais aussi d’importants banquiers italiens, comme Cesare Geronzi, actuel président du conseil de surveillance de la banque d’affaires italienne Mediobanca, sont inculpés dans cette affaire mais se sont fait représentés par leurs avocats lors de cette première audience qui s’est déroulée au Palais des Congrès de la ville, le tribunal étant trop petit.

L’affaire Parmalat, un des plus gros scandales financiers en Europe, avait éclaté fin 2003 avec la découverte d’un trou de plus de 14 milliards d’euros dans la comptabilité du groupe qui employait à l’époque 36.000 personnes dans 30 pays du monde entier. Le krach avait englouti les économies de 135.000 épargnants italiens.

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Une usine de Parmalat à Collecchio, près de Parme, le 22 décembre 2003

“M. Tanzi a assumé ses responsabilités, mais nous souhaitons que toutes les autres responsabilités soient établies. Tous ceux qui ont contribué à faire des épargnants des victimes doivent répondre de leurs actes”, a déclaré Me Giampiero Biancolella, un des avocats de M. Tanzi.

“C’est une grande honte, une tragédie, j’ai perdu 60.000 euros, les économies de toute une vie”, raconte Valseno Giovanardi, un maçon d’une soixantaine d’années, originaire de Parme, qui est venu assister au procès.

“Je suis parti il y a une quarantaine d’années en Suisse pour travailler et au bout de 32 ans je suis revenu ici et j’ai investi, en mars 2002, toutes mes économies sur conseil de ma banque”, dit-il.

“Je leur ai dit de nombreuses fois que je ne voulais pas prendre de risques avec mes investissements”, assure M. Giovanardi.

“Nous représentons 700 parties civiles et nous espérons que nos clients seront remboursés, parce que les banques et les cabinets d’audits qui sont impliqués dans ce scandale sont très solvables”, a souligné Pierfilippo Centonze, avocat de l’Adusbef, association de défense des épargnants.

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L’ancien directeur financier de Parmalat Fausto Tonna au tribunal de Milan, le 9 mai 2006 (Photo : Giuseppe Cacace)

La thèse de la défense de M. Tanzi est que les banques ont au moins une responsabilité aussi grande que le fondateur du groupe dans le krach de Parmalat car elles l’ont financé tout en connaissant son insolvabilité et ont placé dans le public des actions de la société pour récupérer leurs propres investissements.

Deux autres procès sont déjà en cours à Milan, où le groupe est coté en bourse.

Dans l’un de ces deux procès, cinq banques étrangères, les américaines Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America, la suisse UBS, et l’allemande Deutsche Bank sont accusées de manipulation des cours.

Le second procès à Milan vise pour les mêmes raisons – manipulation de cours et fausses informations financières -, des banques italiennes, des cabinets d’audit, et des personnes physiques dont Calisto Tanzi et plusieurs de ses collaborateurs.

Le procès se poursuivra le 6 mai, quand le tribunal tranchera sur une éventuelle réunification du procès Parmalat, avec d’autres procès, notamment celui sur la faillite de Parmatour, la filiale tourisme de Parmalat, qui a également débuté officiellement ce jour.

La demande de réunification des procès a été déposée par la défense de M. Tanzi. Le parquet y est opposé, jugeant que cela entraînerait un “maxi-procès” tellement long que certaines des accusations seraient prescrites.

 14/03/2008 14:42:00 – © 2008 AFP