Innovation et TIC : la Tunisie veut suivre les pas de la Finlande !

Par : Tallel

Par Tallel BAHOURY

La Banque de financement des petites et moyennes entreprises ‘’BFPME’’, que
dirige M. Abdessalem Mansour, et le Pôle Elgazela des technologies de la
communication, dont la direction est assurée par Mme Aïcha Essedika Ennaifer,
ont organisé ce matin 10 mars 2008 au Pôle une journée d’information ayant
porté sur le thème ‘’Innovation et TIC : l’expérience finlandaise’’, et ce
en présence notamment de l’ambassadeur de la Finlande en Tunisie, Mme Laura
Reinilä, du sous-secrétaire d’Etat permanent au ministère de l’Emploi et de
l’Economie, M. Kalle J. Korhonen.

 

L’assistance était composée essentiellement des jeunes chefs d’entreprise,
de professeurs, chercheurs et d’étudiants.

 

‘’Cette journée s’inscrit autour d’une thématique stratégique pour nos
entreprises dans le secteur des technologies de l’information et de la
communication, et de ce fait les entrepreneurs sont l’avenir de notre pays
et que l’innovation est la clé de leur réussite. Donc, il est important de
leur donner l’envie d’entreprendre; les compétences existent mais elles ont
besoin de plus de soutien et d’accompagnement. C’est pourquoi nous pensons
que leurs premiers compagnons ce sont naturellement les banques et mais
aussi les autres institutions de
financement’’, a indiqué Mme Ennaifer.

 

C’est M. Abdessalem Mansour qui prendra le relais pour donner des
indications sur l’objet de la création de la BFPME, ainsi quelques
chiffres des projets qu’elle a financés jusque-là (autour de 492 projets
pour un montant d’environ 386 millions de dinars…). Il notera en substance
que la BFPME est la version tunisienne de TEKES –qui est l’agence nationale
de développement technologique de la Finlande mais qui est également dotée
d’une unité de financement de l’innovation).

 

M. Kalle J. Korhonen viendra à la suite du P-DG de la BFPME pour parler de
la ‘’politique des PME en Finlande’’, notamment du rôle des structures
d’appui aux PME aussi bien sur le plan local qu’au plan international, y
compris l’exportation et l’installation à l’extérieur. Il s’agit d’un super
ministère créé à la fin de l’année dernière et qui compte pas moins de
11.000 emplois avec un budget de fonctionnement de 2,3 milliards d’euros. De
ce point de vue, le ministère englobe plusieurs unités (la promotion de
l’entreprenariat, le développement de l’environnement pour les entreprises,
le développement de la compétitivité des PME, la promotion de la croissance des
entreprises…, et même un département du ministère de l’Intérieur).

 

Pour sa part, le directeur général de Finnvera plc, M. Pauli Heikkilä, a
développé ‘’la politique et structure de l’innovation en Finlande : les
contraintes du financement de la croissance des entreprises innovantes et
solutions apportées par la Finnvera’’. Cette institution publique consacre
quelque 7 milliards d’euros de crédit aux PME entre crédits et garanties
(dont 5, rien que pour le soutien à l’exportation) ; une entreprise
finlandaise sur deux est cliente chez Finnvera.

 

Enfin, les représentants de Nokia Siemens Network sont venus exposer les
raisons du succès en Tunisie et ailleurs de cette entreprise qu’on ne
présente plus…

 

Les débats de l’assistance ont essentiellement touché le mode d’octroi de
microcrédit en Finlande, le recueil des informations sur les marchés, la
coopération entre les différentes structures d’appui à l’entreprise, les
encouragements au développement régional…

 

Malgré quelques contraintes, comme d’ailleurs l’ont reconnu volontiers les
responsables finlandais, la Finlande semble avoir mis en place un système
d’innovation et de financement technologique presque parfait. Il nous a été
montré l’index de compétitivité globale du pays publiée par Davos, on voit
une homogénéisation en matière de développement des TIC à tous les niveaux.

 

Maintenant, la question qui se pose est de savoir si nous sommes capables
d’adapter ce modèle de développement technologique en Tunisie, sachant que
le nerf de toute innovation c’est l’argent. En tout cas, M. Mansour estime
que ‘’c’est notre rôle de le faire’’, entendre par-là que la BFPME fera de
son mieux pour y parvenir. Est-ce l’audace et l’ambition vont suffire ?
Certainement pas, il faudra à Si Mansour et ses troupes beaucoup de
ressources humaines hautement qualifiées et compétentes, d’abord, puis des gigantesques moyens financiers ; et
surtout il lui faudra réussir à regrouper voire fédérer plusieurs
structures… Ce qui est loin d’être une mince affaire.

 

Vaste programme en perspective !