Smoby : MGA jette l’éponge, laissant la voie libre à d’autres repreneurs

 
 
CPS.HIV28.220208200039.photo00.quicklook.default-245x164.jpg
Logo Smoby (Photo : Jeff Pachoud)

[22/02/2008 19:03:02] PARIS (AFP) Le groupe de jouets américain MGA Entertainement, repreneur du français Smoby-Majorette, n’est pas en mesure de présenter un plan de continuation pour la société, en redressement judiciaire, a-t-il annoncé vendredi, ce qui laisse la voie libre à un “démembrement du groupe”.

La mise en place d’un plan de continuation, “portant sur l’ensemble” du numéro deux européen du jouet, nécessitait “un accord avec les banques créancières de Smoby afin d’apurer sa dette”, a rappelé MGA Entertainment dans un communiqué.

Le groupe américain affirme être parvenu à “trouver un accord avec trois banques et neuf établissements financiers représentant plus de 50% des créances bancaires sur Smoby”, mais “quelques banques françaises –dont la Société Générale qui détient environ 35% de la dette, la BNP ou Natixis– n’ont pas souhaité participer aux efforts nécessaires à la préservation du groupe Smoby”, a-t-il déploré.

“Ceci entraîne donc une impossibilité pour MGA, les banques signataires et GMS Investissements (société spécialisée dans le redressement de sociétés en difficultés, ndlr) de présenter un plan de redressement permettant d’éviter le démembrement du groupe”, a-t-il indiqué.

Asphyxié par une dette de 277 millions d’euros, Smoby-Majorette, numéro un français du jouet, avait été repris par MGA Entertainment au printemps 2007.

Mais le tribunal de commerce de Lons-Le-Saunier (Jura), estimant que l’américain n’avait pas tenu ses engagements, avait placé la société en redressement judiciaire le 9 octobre.

Cette décision a été confirmée en appel le 28 décembre.

Pour sortir de cette procédure, deux solutions étaient possibles: la présentation par MGA et d’éventuels nouveaux actionnaires d’un “plan de continuation”, ou la mise en place d’un “plan de cession” des actifs du groupe, donc un démantèlement.

Smoby-Majorette emploie 2.750 salariés dans le monde, dont 1.300 en France.

Le directeur général de MGA, Didier Pietri, a jugé “regrettable que les conditions de travail difficiles avec l’administration judiciaire et la défection de certaines banques conduisent maintenant le groupe Smoby à un plan de cessions dont les conséquences sociales risquent d’être lourdes”.

“Je suis déçu et inquiet pour l’avenir de Smoby et de ses salariés”, a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.

Une source proche du dossier avait indiqué fin janvier que l’administrateur judiciaire serait en mesure de présenter trois offres principales de reprise.

Ces offres ne porteraient “pas forcément” sur la totalité du périmètre du groupe, mais pourraient “être complétées” par d’autres offres pour concerner l’ensemble de la société, avait expliqué cette source.

Les trois principaux repreneurs seraient le groupe de jouet allemand Simba, le fonds MIE, et le holding français Abcia, associé à Caravelle, société spécialisée dans la reprise de sociétés en difficultés, selon des sources concordantes.

Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier doit les examiner ce lundi, et pourrait fixer la date de l’audience suivante qui déciderait du nom du repreneur, selon une source syndicale.

Les salariés prévoient de manifester devant le tribunal lundi après-midi au moment de l’audience.

 22/02/2008 19:03:02 – © 2008 AFP