Le site Tunisie de plus en plus prisé par les industries françaises

Par : Tallel

Aubade, Valeo, Faurecia, Zodiac, Sagem et le tout dernier Latécoère… ces
délocalisations confirment l’engouement des entreprises françaises pour le
Maghreb, notamment la Tunisie. Qualité de main-d’œuvre bon marché et
abondante oblige !

 

Donc, il s’agit bien d’un
mouvement de délocalisation de l’industrie française au Maghreb qui prend de
plus en d’ampleur. Et la Tunisie dans cette nouvelle tendance, avec une
économie qui croît régulièrement à entre 5 et 6% l’an, propose des coûts de
main-d’œuvre alléchants, mais surtout une Administration suffisamment huilée
pour faciliter l’implantation. La preuve en est qu’elle reçoit, à l’instar
du Maroc, depuis plusieurs années d’importantes entreprises actives dans
l’automobile et l’aéronautique. Car, en la matière, un premier succès est
souvent suivi d’une nouvelle expérience. Le cas de Latécoère, aujourd’hui,
n’est pas isolé, car il y a eu Aubade, Valeo, Faurecia, Zodiac ou Sagem… Et
ce n’est sans doute fini, pour le plus grand bonheur de l’industrie
tunisienne.

 

Certains spécialistes
estiment que les délocalisations contribuent à la position privilégiée de la
France en Tunisie. Même si dans le total des IDE (investissements directs
étrangers), qui se sont élevés 2,6 milliards d’euros en 2006, la France,
avec une part de 9%, est dépassée par les Emirats Arabes Unis (plus de 26%,
grâce à l’acquisition partielle de Tunisie Telecom) et le Royaume-Uni
(environ 12%, leader dans le secteur énergétique). Cependant, en termes
d’emplois créés, c’est elle qui mène le bal, avec plus de 100.000 emplois
créés et plus de 1.200 sociétés françaises implantées en Tunisie, notamment
dans le textile (environ la moitié), mais aussi dans l’industrie mécanique,
électrique et électronique, sans oublier l’automobile et l’aéronautique…

 

On n’hésite plus à dire
que, aussi bien au Maroc qu’en Tunisie, il est en train de se créer ‘’de
véritables pôles industriels offshore’’. Cela serait dû au fait qu’il existe
une liaison directe et profonde entre libéralisation des économies,
disparition des frontières et délocalisations.

 

On peut d’ailleurs
rappeler que la Tunisie, qui a été le premier pays de la rive sud de la
Méditerranée à signer un partenariat avec l’Union européenne pour les
produits industriels en 1995, ‘’a même devancé de deux ans le démantèlement
complet des barrières’’.
 

Depuis le 1er janvier de
cette année, la Tunisie constitue ainsi une zone de libre-échange avec l’UE.
Ce qui, si l’on regarde de plus près, estiment les analystes, ne va pas
changer grand-chose. Et ce d’autant plus que l’industrie tunisienne est
essentiellement d’origine européenne et donc naturellement tournée vers
l’extérieur. La Tunisie a mis en place d’importantes incitations pour les
entreprises avec au moins 70% de leur chiffres d’affaires à l’exportation,
et cherche continuellement à maintenir, voire à améliorer, un régime
offshore qui a déjà fait ses preuves auprès des investisseurs internationaux
(plus de 2000 entreprises étrangères installées aujourd’hui dans le pays, ce
qui n’est pas rien).

 

C’est ainsi que dans la
loi de finances pour 2008 le gouvernement a choisi de reporter de trois ans
la taxation de 10% des bénéfices issus de l’exportation qui devait être
appliquée le 1er janvier de cette année.

 

Bien entendu, dès qu’une
entreprise (française) annonce sa décision de se délocaliser en Tunisie,
cela fait grincer les dents des syndicats français –logique, pourrait-on
dire. Mais il faut reconnaître que certaines de ces délocalisations ne sont
pas totales mais partielles, c’es-à-dire que la ou les parties délocalisées
en Tunisie permettent de maintenir de l’emploi en France. Car, le coût de la
main-d’œuvre est devenu tellement onéreux que certaines entreprises ne
survivraient pas si elles ne délocalisaient tout ou partie de leur
production dans des pays à faible coût. Et c’est justement cela que la
Tunisie, mais d’autres pays du sud de la Méditerranée offrent. Nous estimons
d’ailleurs insensé de refuser de laisser filer cette chance à d’autres
multinationales américaines ou asiatiques venir fabriquer leurs produits
qui, te de toutes les façons, vont atterrir sur le marché de l’Union
européenne.

 

A méditer !


T.B.