Northern Rock : la reprise se jouera entre deux candidats, après un forfait

 
 
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Un homme passe devant une agence de la banque Northern Rock à Londres, le 21 janvier 2008 (Photo : Carl de Souza)

[04/02/2008 18:39:33] LONDRES (AFP) Le sauvetage de la banque britannique en difficulté Northern Rock se jouera finalement entre deux aspirants, suite au retrait surprise de l’un des trois candidats déclarés, le fonds Olivant, qui a renoncé lundi à remettre une offre au ministère des Finances.

“En dépit d’efforts intensifs, nous n’avons pas été en mesure de formuler une offre de reprise créatrice de valeur et qui respecte à la fois nos critères d’investissement, les mesures de financement proposées par le gouvernement et les intérêts des autres parties prenantes”, a annoncé dans un bref communiqué Luqman Arnold, le patron d’Olivant.

Le fonds a attendu jusqu’au dernier moment pour se retirer, alors que le Chancelier de l’Echiquier Alistair Darling avait donné aux intéressés jusqu’à ce lundi pour lui remettre leurs offres de reprise sur Northern Rock.

Ce retrait d’un des candidats parmi les plus crédibles au rachat de la banque – le quotidien Financial Times rappelait encore lundi qu’il avait l’appui supposé des deux principaux actionnaires de Northern Rock, les fonds d’investissement SRM Global et RAB (18% du capital à eux deux) -, va conduire à un face à face entre les deux candidats déclarés, qui ont confirmé de leur côté le dépôt de leurs offres respectives.

Ces deux candidats sont le conglomérat Virgin du milliardaire Richard Branson, et un dirigeant de Northern Rock, Paul Thompson, ancien directeur général de la compagnie d’assurances Resolution, qui a pris la tête d’un plan de redressement “maison”.

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Le chancelier de l’Echiquier Alistair Darling arrive à Downing Street à Londres, le 28 janvier 2008 (Photo : Ben Stansall)

Virgin a expliqué qu’il voulait injecter quelque 1,25 milliard de livres dans la banque en crise, et a confirmé qu’il prévoyait de la marier avec sa filiale bancaire Virgin Money, dont elle reprendrait le nom.

De son côté, le plan de redressement défendu par Paul Thompson, qui prendrait le poste de directeur général, prévoit de lever “au moins” 500 millions de livres de capitaux frais, et de réduire la taille des opérations de la banque, afin de la remettre sur les rails.

A en croire plusieurs journaux, le “lièvre” Branson, entré très tôt dans la course au rachat de la banque, et dont le groupe Virgin avait été désigné en novembre comme repreneur préféré par la direction de Northern Rock, pourrait être rattrapé par la “tortue” Thompson, dont la candidature n’a été évoquée que depuis ce week-end, mais qui semble avoir rassemblé derrière sa bannière de nombreux actionnaires.

Selon le Times, les actionnaires de la banque de Newcastle (nord-est de l’Angleterre) redoutent une dilution trop importante de leur poids en cas de reprise par Virgin.

Mais le quotidien ajoute que le projet de M. Thompson ne serait pas très populaire au sein du gouvernement, qui préfèrerait mettre en place une nouvelle équipe aux commandes de la banque en difficulté.

Ayant désormais toutes les cartes en main, le ministère des Finances, qui supervise le sauvetage de Northern Rock avec la Banque d’Angleterre (BoE) et l’autorité de régulation du secteur financier, la FSA, devrait sélectionner le gagnant, sans doute d’ici la fin du mois.

Son principal critère devrait être le remboursement des sommes colossales que Northern Rock a empruntées depuis septembre à la Banque d’Angleterre, et qui s’élèverait à environ 26 milliards de livres (35 milliards d’euros) selon certaines estimations.

Northern Rock, banque spécialisée dans les prêts immobiliers, qui avait connu une ascension fulgurante depuis son entrée en Bourse en 1997, jusqu’à se hisser parmi les dix premiers établissements bancaires du Royaume-Uni, a plongé dans la tourmente en septembre, lorsqu’elle a frôlé la faillite dans le sillage de la crise des prêts hypothécaires risqués (“subprimes”) aux Etats-Unis.

 04/02/2008 18:39:33 – © 2008 AFP