Cortix : Les dessous d’une success story

Cortix : Les dessous d’une success story


Par Oualid CHINE

cortix-siege.jpgCortix
a inauguré le 30 janvier 2008, son siège des Berges du Lac de Tunis, en
grandes pompes. L’équipe dirigeante au grand complet, avec Hassane Hamza, le
sémillant PDG du groupe, mais aussi Franck Chartier, le patron de la filiale
tunisienne, les directeurs des succursales en Espagne, bref toutes les têtes
de Cortix ont célébré comme il se doit l’ouverture du siège tunisien. Et que
de chemin parcouru pour une entreprise qui a vu le jour dans l’appartement
d’un jeune homme, en France, en 1999. Un jeune homme animé par une grande
ambition, et une volonté de réussir, malgré les obstacles que l’Europe
dresse sur le chemin des jeunes d’origine étrangère. Mais c’est de
l’histoire ancienne.

 

2007 a été une année faste pour l’entreprise. Puisqu’elle a été récompensée
par le Trophée Deloitte Technology, et figurera parmi les «success stories»
les plus éclatantes des PME européennes. C’est aussi en cette année 2007 que
Cortix ouvrira ses premières agences à l’étranger. D’abord l’Espagne, avec
une première agence à Barcelone, vite renforcée par une deuxième à Valence.
Puis la Belgique, avec une filiale estampillée Cortix à Bruxelles. Puis la
Suisse, l’Allemagne…

 

Pour la première fois, le chiffre d’affaires du groupe fera exploser la
barre des 10 millions d’euros, pour atteindre la bagatelle de 14 millions
d’euros. Et ce n’est qu’un début. Puisque Hassane Hamza prévoit 32 millions
d’euros de CA pour 2008, et 67 millions pour 2009. Une croissance qui ne
passe pas inaperçue et qui fait même des jaloux. Mais la caravane passe.

 

Dès décembre 2007, Cortix fait son entrée en bourse, et la boîte sera
dorénavant cotée chez Alternext, une plateforme de transactions financières
créées spécialement pour les PME. Une opération qui permettra au groupe de
favoriser encore plus son expansion tous azimuts. Pour chaque pays visé par
Cortix, le premier pas est d’ouvrir une agence menée par un directeur.
Celui-ci se chargera de mettre en place un réseau de filiales, à l’image de
ce qu’a accompli le fondateur du groupe en France. Une stratégie qui a fait
ses preuves, et qui a permis à l’entreprise de se déployer sur toute
l’Europe.

 

L’industrialisation du processus de création de sites web est le concept qui
a été au centre de la réussite de Cortix. Quelques centaines de modèles
prêts à l’emploi sont personnalisés au gré de la demande de la clientèle. Un
processus de production bien rodé, qui permet de réaliser un millier de
sites web par mois. La plateforme de production, désormais située en
Tunisie, permet au groupe d’être particulièrement concurrentiel sur les
marchés européens.

 

Proxitel, le centre d’appels au service du groupe, apporte son soutien dans
les opérations marketing. 60% des rendez-vous pris avec les clients
espagnols, démarrent par une prise de contact téléphonique à partir de
Tunis. Selon les chiffres de juin 2007, 72% de l’effectif de l’entreprise
est constitué de commerciaux. L’orientation client est donc très nette. Et
Cortix a su tirer le plus grand avantage de son implantation en Tunisie : la
moitié de ses 600 employés sont basés dans notre pays. Pour cette année
2008, il compte y investir 500.000 euros, et recruter 300 employés
supplémentaires.

 

Autre élément décisif dans le parcours de Cortix : Hassane Hamza a eu le
mérite de sentir avant tout le monde l’intérêt que peuvent avoir les très
petites entreprises. Les opérateurs qui visent les grosses sociétés sont
nombreux. Ils se livrent une concurrence féroce, réduisant d’autant les
marges de profit. Par contre les PME, et surtout les très petites
entreprises, ont été délaissées. Le PDG n’a pas oublié les leçons apprises
sur le terrain. Quand il démarchait les annonceurs pour un journal
professionnel de province. Il a su déceler, chez cette clientèle aux moyens
somme toute limités, une réelle volonté de communiquer. Ce sont les
micro-entreprises, les artisans et autres professions libérales que Cortix
ciblera clairement. L’entreprise sera la première à accorder autant
d’intérêt à une clientèle négligée par les grosses web agencies. La
stratégie s’est révélée payante. La suite, on la connaît.