Avec le virement européen, un nouveau pas est franchi dans l’intégration financière

 
 
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Vue intérieure d’une banque (Photo : Sergei Supinsky)

[28/01/2008 10:37:21] PARIS (AFP) L’intégration financière européenne franchira une nouvelle étape lundi avec le lancement du virement SEPA, qui permettra aux particuliers d’envoyer plus facilement de l’argent à l’étranger et aux entreprises de centraliser la gestion de leurs paiements.

“C’est un événement important par le symbole qu’il représente pour l’Europe”, a déclaré mercredi Ariane Obolensky, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), lors d’une conférence de presse.

A partir de lundi, les banques des 27 pays de l’UE (ainsi que la Norvège, l’Islande, le Liechtenstein et la Suisse) proposeront un nouveau virement qui se substituera progressivement au virement national.

Il s’agit de la première réalisation concrète de “l’espace unique de paiements en euros” (SEPA pour “single euro payments area”) dont le coût pour les banques, de l’ordre de 3 à 5 milliards d’euros, se compare à celui du passage à l’euro.

Ce projet vise à doter l’Union européenne d’une gamme unique de moyens de paiement en euros, composé du virement, de la carte et du prélèvement, ces trois instruments représentant près de 90% des paiement scripturaux de l’UE.

“Avec le virement SEPA, les utilisateurs pourront réaliser toutes leurs opérations en euros dans les mêmes conditions de fiabilité, de rapidité et de prix que les paiements nationaux”, a assuré Didier Bruneel, directeur général des opérations à la Banque de France.

Il sera ainsi plus facile d’envoyer de l’argent à un proche qui étudie à l’étranger ou de régler une location pour des vacances.

Le compte du bénéficiaire devra être crédité dans un délai maximum de trois jours ouvrés, réduit à un jour en 2012. En outre, les coordonnées bancaires seront harmonisées, le BIC (Bank Identifier Code) et l’IBAN (International Bank Account Number) devant remplacer l’identifiant national.

Quant au prix, un réglement de 2001 oblige déjà les banques à facturer tout virement en euros dans l’UE au même coût qu’un virement national.

Contrairement au passage à l’euro, “il n’y aura pas de big bang”, a indiqué Mme Obolensky. Les deux types de virement, le domestique et le SEPA, vont coexister jusqu’à ce qu’une “masse critique” d’utilisations du second ait été atteinte. Ce qui est attendu pour la fin 2010, la Commission souhaitant que l’harmonisation soit achevée fin 2011.

Pour respecter ce calendrier, “l’implication des utilisateurs est fondamentale”, a souligné M. Bruneel, selon qui la Commission pourrait fixer une date-butoir pour l’arrêt des virements nationaux, si la migration tardait à se faire.

“Il faut que les entreprises elles-même prennent conscience de leur intérêt dans cette opération”, a-t-il insisté.

Alors que le virement ne représente que 2% des opérations intra-européennes, loin derrière le paiement par carte, “ce nouveau moyen de paiement pourrait accélérer les flux et fluidifier le commerce intra-européen”, a souligné pour sa part Bernard Dutreuil, responsable des moyens de paiement à la FBF.

Les entreprises ne seront plus obligées de disposer de comptes dans tous les pays où elles opèrent mais pourront centraliser auprès d’une seule banque la gestion de leurs paiements européens, qu’il s’agisse de salaires ou de factures, et réaliser ainsi de substantielles économies.

 28/01/2008 10:37:21 – © 2008 AFP