Crise boursière : des petits épargnants inquiets, mais pas de panique

 
 
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Un vendeur d’actions au téléphone, le 22 janvier 2008 à Paris (Photo : Jean Ayissi)

[22/01/2008 16:18:33] PARIS (AFP) Face à la dégringolade des marchés boursiers, nombre de petits épargnants s’inquiètent pour leurs placements, mais les professionnels de la finance jugent qu’il n’y a pas pour l’instant de mouvement de panique.

L’indice CAC 40 a plongé lundi de 6,83%, la chute la plus importante en une seule séance depuis les attentats du 11 septembre 2001. Après un lundi noir, les Bourses européennes regagnaient un peu de terrain mardi à la suite de l’abaissement des taux de la Réserve fédérale américaine.

Certains épargnants s’inquiètent pour leurs économies. “Des gens nous disent: +les placements me permettent de compléter ma petite retraite, qu’est-ce qui va se passer, est-ce que je vais être obligé de vendre mon appartement?+”, explique Jean-Claude Delarue, secrétaire général de l’association SOS-Petits porteurs.

Les “gens sont mal informés” par les banques, dénonce-t-il. “Quand vous achetez un placement financier totalement opaque, vous ne savez pas ce qu’il y a dedans et parfois la banque ne le sait pas” non plus, relève-t-il.

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Un homme consulte le cours du CAC 40, le 21 janvier 2008 à Paris (Photo : Stephane de Sakutin)

Affirmant qu’il y a eu “zéro vigilance des gouvernements successifs” sur la transparence, il demande que la ministre de l’Economie Christine Lagarde engage une concertation sur ce sujet.

Dans la salle de marché que propose la société de courtage Bourse Direct (filiale de Viel & Cie) à ses clients rue de la Bourse à Paris, l’ambiance était cependant parfaitement paisible mardi.

Le responsable de l’agence, Hicham Merimi, explique que ses clients, souvent très au fait des questions financières, ont un portefeuille depuis des années “et savent que parfois il faut courber le dos”.

“Ils savaient que ça devait décrocher” en raison de la crise du subprime et des signes de ralentissement, voire de récession aux Etats-Unis. Du coup, “il n’y a pas de panique, parce que la baisse était attendue, même si on ne la voyait pas aussi violente”, estime M. Merimi.

Ce qui n’empêche pas que les clients, qui pour la plupart spéculent à court terme, “vendent parce qu’ils anticipent une baisse qui va croissante”, selon lui.

Manuel, 45 ans, surveille le cours de ses actions devant un écran d’ordinateur. Il ne se dit “pas inquiet” parce qu’il en a “vu d’autres”. “Je n’ai pas vendu, je n’ai pas perdu”, temporise-t-il, et “tant que la société n’a pas déposé le bilan, on peut toujours vendre”.

La chute des valeurs peut même présenter une opportunité: même s’il lui reste peu de capital, Manuel se demande s’il ne va pas acheter des actions Soitec, un fabricant de silicium dont le cours s’est effondré de près de 20% lundi.

“Il n’y a aucun sentiment de panique chez les petits porteurs”, confirme Vincent Taupin, PDG du courtier en ligne Boursorama (groupe Société Générale), parce qu’ils “sont aujourd’hui beaucoup plus formés et avertis qu’ils ne pouvaient l’être lors des précédents krach”.

Il y a également des garde-fous qui limitent les risques: “on impose de la diversification aux clients, on les met en demeure de couper leurs positions lorsqu’elles sont trop baissières”, des règles qui “évitent les drames” selon M. Taupin.

“Certains ont beaucoup moins d’argent, mais il n’y a pas de gens qui sont ruinés, contrairement au krach de 1987 où certains restaient sur le carreau en une journée”, conclut-il.

 22/01/2008 16:18:33 – © 2008 AFP