Les juges bouclent leur enquête sur Vivendi Universal

 
 
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L’ex-PDG de Vivendi Universal, Jean-Marie Messier, le 20 septembre 2005 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[21/01/2008 17:44:27] PARIS (AFP) Plus de cinq ans après le départ de Jean-Marie Messier de Vivendi Universal, les juges chargés d’enquêter sur des malversations présumées au sein du groupe sous sa présidence, ont bouclé leur instruction.

Six personnes, dont l’ancien patron du groupe ont été mises en examen dans ce dossier instruit par les juges du pôle financier de Paris, Henri Pons et Jean-Marie d’Huy.

Les magistrats ont notifié la fin de leur enquête aux parties en fin de semaine dernière, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier, confirmant une information du Parisien.

Les mis en cause disposent maintenant de trois mois pour demander d’éventuels actes complémentaires. Le parquet de Paris prendra ensuite ses réquisitions avant que les juges ne se prononcent sur l’éventuel renvoi des mis en cause devant le tribunal correctionnel.

Démissionné du numéro deux mondial de la communication et des médias en juillet 2002, M. Messier, qui se surnommait lui-même “J2M”, et avait été affublé de celui de “maître du monde”, avait laissé un groupe assommé de dettes et confronté à une crise de liquidités et de défiance des marchés financiers.

A la suite d’une plainte déposée par l’Association des petits porteurs d’actifs (Appac) qui s’estimaient lésés par sa gestion, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire en octobre 2002 conduisant notamment à la mise en examen de M. Messier en juin 2004 pour “manipulation de cours, diffusion de fausses informations et abus de bien social”.

Sa mise en examen était assortie d’une caution de 1.350.000 euros, l’une des plus importantes jamais décidée en France.

Cinq autres anciens dirigeants sont poursuivis dans ce dossier: l’ex-directeur financier et bras droit de M. Messier, Guillaume Hannezo, le trésorier Hubert Dupont-Lhotelain, son adjoint François Blondet, le président du directoire de Deutsche Equities, Philippe Guez, et l’ancien directeur général de Vivendi Universal, Eric Licoys.

M. Messier est soupçonné d’avoir fait racheter massivement les propres actions de VU dans la foulée des attentats du 11 septembre, à une période proscrite par la réglementation.

Mais ces opérations, susceptibles de relever de la manipulation de cours, ne sont intervenues qu’à la faveur d’un contexte boursier perturbé lié aux attentats, qui avait conduit les autorités boursières à assouplir leurs règles, selon les avocats des mis en examen.

La qualification de “diffusion de fausses informations” vise la présentation présumée inexacte de la situation de la trésorerie de filiales du groupe, Cegetel et Maroc Telecom.

L’abus de biens social présumé vise quant à lui le parachute doré de 20,5 millions d’euros dont avait bénéficié M. Messier à son départ du groupe.

Au terme d’un bras de fer avec son successeur Jean-René Fourtou, Jean-Marie Messier avait finalement renoncé en décembre 2003 à ses indemnités, un “sacrifice très lourd”, avait-il alors confié.

Pour l’avocat de M. Messier, Olivier Metzner, le dossier judiciaire s’est “considérablement vidé”. “On a a parlé de scandale du siècle, on n’en est plus aujourd’hui que sur quelques faits” relatifs à la manipulation de cours et la diffusion de fausses informations, a déclaré Me Metzner à l’AFP.

Dans cette même affaire, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a condamné l’ancien pdg et Vivendi à un million d’euros d’amende. L’amende de M. Messier a été ramenée à 500.000 euros en appel, celle de Vivendi à 300.000 euros.

 21/01/2008 17:44:27 – © 2008 AFP