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    Dans un communiqué publiémercredi 16 janvier 2008 par la Banque africaine de développement (BAD), on
 apprend qu’un panel de personnalités s’est penché sur les capacités de la
 banque à devenir un véritable outil de développement pour l’Afrique et les
 Africains.
 
      
    En préambule du rapport,présidé par l’ancien chef d’Etat mozambicain Joachim Chissano et l’ancien
 Premier canadien Paul martin, nous lisons : ‘’Nous croyons que la Banque
 africaine de développement peut et doit devenir le premier organisme de
 développement en Afrique, qui donnera à ce continent une voix forte, en
 Afrique et ailleurs, de sorte que les Africains prennent la place qui leur
 revient, à l’avant de l’économie continentale’’.
 
      
    C’est le message centralde ce rapport sur le Groupe de la BAD, fruit du travail d’un panel
 indépendant de haut niveau composé de 13 membres, souligne en substance le
 communiqué de la banque. Mais comment faire pour que cela soit une réalité…
 ? Voici la réponse du panel : ‘’Grâce à un président africain élu, à un
 bilan financier solide et à la participation de tous les pays africains,
 nous croyons que la BAD est toute désignée pour cette mission, écrit le
 rapport. Les raisons pour lesquelles la BAD devrait assumer ce rôle sont
 nombreuses. Nous proposons un plan réaliste et crédible pour y arriver.
 Investir dans l’avenir de l’Afrique : la BAD au 21ème siècle, qui sera lancé
 à Tunis le 22 janvier 2008’’.
 
      
    Y a-t-il de nouveau dansce rapport qui ne soit déjà envisagé ou même mis en chantier par
 l’institution africaine ? C’est possible, mais est-il que, en ouvrant la
 page d’accueil du site web de la BAD, on peut déjà lire ce slogan : “Bâtir
 aujourd’hui, une meilleure Afrique demain’’.
 
      
    N’empêche ! Lespersonnalités qui ont composé ce panel suggèrent que ‘’la BAD concentre ses
 efforts dans des domaines susceptibles d’améliorer directement la capacité
 productive du continent et l’intégration économique : l’investissement dans
 l’infrastructure, le renforcement des capacités des Etats, la promotion du
 secteur privé et le développement des compétences…’’. C’est bien tout cela,
 mais on peut se demander comment la BAD pourrait ‘’renforcer les capacités
 des Etats’’ ; c’est en tout cas plus facile à dire qu’à faire.
 
      
    En outre, le panel voitégalement la nécessité pour la banque de renforcer ses capacités ‘’à remplir
 sa tâche, y compris en faisant un meilleur usage de son assise financière et
 en prenant plus énergiquement la tête de la réflexion sur les questions de
 développement en Afrique’’.
 
      
    Là également, ons’interroge sur cette expression ‘’… en faisant meilleur usage de on assise
 financière…’’. Est-ce qu’il faut sous-entendre par-là que ce n’est pas le
 cas aujourd’hui voire que ça n’a jamais été le cas depuis toujours ? Peu
 importe, car on sent bien que le président Donald Kaberuka veut que les
 choses évoluent davantage au niveau de la BAD ; c’est sans doute pour cette
 raison qu’il a mis en place ce panel indépendant auquel il a chargé de
 formuler des recommandations sur la vision stratégique de l’institution
 financière africaine.
 
      
    La question fondamentalequi se pose maintenant est de savoir comment le patron du Groupe de la BAD
 va transformer ces recommandations en ‘’règles’’ applicables. Pari risqué
 certes, mais pari osé. Car il a fallu une forte dose de courage pour vouloir
 remuer ce ‘’mammouth’’, pour paraphraser un ancien ministre français. Mais
 sait-on jamais, à cœur vaillant, rien n’est impossible, dit l’adage.
 
      
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    Quelques membres dupanel indépendant
 
      
    Vice-présidents : Joachim Chissano, ancien président du Mozambique, et Paul Martin, ancien
 Premier canadien ;
 
    Soumaila Cissé,président de la Commission de l’Union économique et monétaire
 ouest-africaine (UEMOA) ;
 
    François-Xavier deDonnea, ministre d’Etat et membre de la Chambre des représentants de
 Belgique ;
 
    Timothy Lankester,président du Collège Corpus Chriti à l’Université d’Oxford ;
 
    EmmanuelTumusiime-Mutebile, gouverneur de la Banque centrale d’Ouganda depuis
 2001 ;
 
    Poul Nielson ;ancien commissaire européen pour le développement et l’aide humanitaire ;
 
    Wiseman Nkuhlu,président du Pan-African Capital Holding (PTY) Ltd, ancien conseiller
 économique du président sud-africain et secrétaire exécutif u secrétariat du
 NEPAD ;
 
    Ndi Okereke-Onyiuke,directeur général et directeur exécutif de la Bourse des Valeurs du Nigeria
 ;
 
    Judith Rodin,présidente de la Fondation Rockefeller ;
 
    Jean-Michel Severino,directeur général de l’Agence française de développement (AFD)…
 
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